Article écrit le 15/09/2019 – Par Mingzi – Crédit photo : 123RF
Selon une information parue dans le journal Les Echos, en octobre, la banque privée Lombard Odier deviendra la première banque française à taxer les liquidités de ses clients. D’autres banques françaises envisageraient de faire de même.
Après les banques suisses, une banque française taxe les dépôts de ses clients
Il y a quelques semaines, la banque suisse UBS, spécialisée dans la gestion de fortune, annonçait qu’à partir de novembre, les clients détenteurs d’un compte dépôt pour un montant supérieur à 500 000 euros devront régler des frais annuels de 0,6%, et de 0,75% pour les dépôts de plus de 2 millions de francs suisses. Ses concurrents, Pictet et Julius Baer, pratiquent déjà ce type de frais. Crédit Suisse envisagerait également de ponctionner ses clients de 0,4% au-delà du million d’euros de dépôts.
Les banques françaises vont-elles suivre la même voie ? Frédéric Oudéa, directeur général de la Société Générale, avait alors déclaré dans le journal Les Echos à ce sujet : « on est très loin de mettre en place une facturation des dépôts ».
Pourtant, en octobre prochain, la banque privée Lombard Odier deviendra la première banque française à taxer les dépôts de ses clients. Cette mesure concernera les clients détenteurs d’un compte dépôt pour un montant supérieur à 1 million d’euros. La banque n’a pas encore précisé à quel taux les liquidités seront taxées.
Selon le journal, les banques privées Neuflize OBC et Société Générale Private Banking étudieraient également cette possibilité.
Répercuter le coût de la politique monétaire de la BCE sur les clients
Cette mesure vise à répercuter sur les clients une partie du coût de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Depuis la crise financière de 2008, la BCE a mis en place des mesures pour alléger la dette des États, relancer et soutenir l’économie. Cela se traduit par des taux d’intérêt historiquement bas afin de faciliter l’accès au crédit pour les entreprises et les particuliers et ainsi booster la consommation et l’emploi.
La BCE vient de passer le taux de refinancement de – 0,40% à – 0,50%. Ainsi, une banque qui place 100 euros de liquidités auprès de la BCE, ne récupère que 99,5 euros. Les liquidités déposées par les clients sur leurs comptes dépôts coûtent donc cher aux banques.
Le quotidien précise qu’un tiers des actifs gérés des banques privées européennes sont de simples dépôts (source : rapport de McKinsey).Et comme les taux semblent durablement bas pour encore longtemps, les banques s’adaptent et répercutent le coût de ces taux négatifs sur leurs clients.
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