Article écrit le 24/10/2017

La société Navya a développé Navya Arma, la première navette de série complètement automatique (sans conducteur) et 100% électrique commercialisée dans le monde.

Quelle est l’activité de Navya ?

Dans le domaine des voitures sans conducteur et électriques, Navya, constructeur français, a pris une longueur d’avance. Navya Arma est le nom de la première navette commercialisée par la société. Qu’a t’elle de spécial ? C’est le premier véhicule de série complétement automatique commercialisé dans le monde.

D’une capacité de 15 passagers, le mini-bus sans chauffeur est à propulsion 100% électrique. Navya Arma est capable de rouler sur n’importe quelle infrastructure routière mais, réglementation oblige (les navettes sans conducteur ne sont pas autorisées sur routes ouvertes), elle ne roule pour le moment que sur des voies publiques et des voies privées (grands événements, sites industriels comme la centrale nucléaire de Civeaux, dans la Vienne).

Elle a été conçue pour assurer les fonctions spécifiques d’un véhicule autonome tout en optimisant la navigation et la sécurité. La navette est équipée d’une multitude de capteurs pour fournir une vision 3D qui lui permet de cartographier son environnement, de détecter les obstacles sur son chemin et d’identifier le trafic et les panneaux routiers. Les capteurs Lidar, une caméra stéréovision et l’antenne GNSS du véhicule autonome lui permettent ainsi d’être précise à 2 centimètres près. Elle peut atteindre des vitesses de 45 km/h. Cependant, en tenant compte de la nature des sites sur lesquels elle opère en général, la vitesse est souvent limitée à 25 km/h.

Des messages vocaux et vidéos sont diffusés dans l’habitacle des véhicules, afin d’informer les passagers le long du parcours.

Le véhicule a pour objectif de compléter les réseaux de transport public déjà existants sur des distances trop courtes pour prendre la voiture ou trop longues pour les parcourir à pied.

À ce jour, Navya a déployé 50 navettes à travers le monde et transporté 190 000 passagers.

Après ses premiers essais à Lyon, la navette est en test grandeur nature depuis juillet 2017 sur le parvis de La Défense à Paris, où le flot de piétons est particulièrement dense. Jusqu’à la fin de l’année 2017, trois navettes desservent chacune leur propre circuit, entre 8 et 20 heures en semaine, ainsi que le week-end et les jours fériés de 10 à 18 heures.

Navya en chiffres

L’histoire de Navya

En 2014, Christophe Sapet, co-fondateur des sociétés Infogrames et Infonie, s’associe au fonds d’investissement Robolution Capital pour reprendre les actifs de la société Induct, alors en liquidation.

Fondée en 2004, Induct avait lancé Navia, un minibus électrique sans chauffeur, dont quelques unités avaient été commercialisées à titre expérimental et dont le prototype a été primé au CES de Las Vegas 2013. Un an après la reprise de la société, Navya lance la commercialisation de l’Arma, premier véhicule autonome de série. En 2016 à Lyon, un service expérimental de desserte est lancé dans le quartier Confluence, suivi d’une expérimentation dans le quartier d’affaires de La Défense à Paris en 2017.

Financée initialement par Robolution Capital et par Christophe Sapet, Navya réalise successivement deux levées de fonds : une de 4,1 millions d’euros en 2015 auprès de CapDecisif Management puis une autre de 30 millions d’euros en 2016 auprès de l’équipementier automobile Valeo, du groupe de transports Keolis (détenu à 70% par la SNCF) et du groupe qatari Group8.

Ces augmentations de capital ont pour principal objectif de structurer le développement de la société, notamment à l’international. Elles permettent également à Navya de signer des accords stratégiques avec ses nouveaux financeurs. Elle pourra ainsi intégrer à ses véhicules des technologies de Valeo. Keolis s’appuiera sur les navettes Navya pour répondre aux appels d’offres de collectivités pour des flottes de véhicules autonomes. Elle compte également s’appuyer sur son partenaire qatari pour se développer au Moyen-Orient et en Afrique.

Les prochains enjeux de Navya

Depuis son lancement, 50 modèles de Navya Arma ont été déployés. La société compte en vendre une centaine cette année.

Si l’unité de R&D et production basée près de Villeurbanne est le centre européen de la société, celle-ci compte accélérer son développement à l’international, aux États-Unis notamment.

En décembre dernier, Navya a signé un partenariat avec MCity, conduit par l’Université du Michigan, pour accélérer le développement des véhicules et des technologies dans le domaine du transport intelligent. Suite à cet accord, Navya a annoncé l’implantation de sa première usine d’assemblage hors d’Europe, aux Etats-Unis, dans le sud-est du Michigan. L’Etat du Michigan est un acteur majeur dans la fabrication automobile mondiale, et cela donne l’opportunité à Navya de travailler avec des spécialistes expérimentés dans cette industrie. D’après Henri Coron, Vice-Président des Ventes Navya, la société prévoit d’employer une équipe de 15 personnes pour sa nouvelle usine afin de fabriquer 20 véhicules d’ici la fin de cette année.

Le Michigan a fait des progrès dans la mise en oeuvre de véhicules autonomes sur ses routes. L’année dernière, le gouverneur Rick Snyder a notamment signé une loi permettant de tester les véhicules sans conducteur dans l’état. De nouvelles lois assureront au Michigan une place de leader mondial dans la technologie des véhicules autonomes, sans conducteur et connectés. Un beau terrain de jeu pour Navya …