Article écrit le 17/08/2018
Alors que le gouvernement a lancé une grande consultation des français sur la réforme des retraites, la Cfdt a organisé de son côté une enquête en ligne accessible à tous sur le même thème. Les premiers résultats : comment les français voient-ils leur retraite ?
Le gouvernement et la Cfdt mènent l’enquête
Emmanuel Macron a lancé il y a quelques semaines le chantier de la réforme des retraites. Jean-Paul Delevoye, Haut-Commissaire à la réforme des retraites en charge du dossier, a ouvert les discussions avec les syndicats.
Persuadé « qu’un sujet d’une telle ampleur nécessite une large consultation citoyenne », il a lancé une consultation des citoyens français sur internet. Les français qui le souhaitent ont jusqu’au 25 octobre pour s’exprimer sur le site www.participez.reforme-retraite.gouv.fr.
L’ensemble des contributions fera l’objet d’une synthèse qui « sera rendue publique le 29 novembre » et Jean-Paul Delevoye, présentera ensuite en fin 2018 ou début 2019 « les grandes orientations « de la future réforme, et « indiquera clairement dans ses préconisations celles qui auront largement été portées par les citoyens ».
Pour nourrir le dossier et le débat, la Cfdt a lancé de son côté une grande enquête en ligne baptisée « Parlons Retraite ». Ouverte à tous (actifs et retraités), l’enquête enregistre déjà plus de 118 000 répondants. Les résultats bruts sont disponibles en temps réel sur le site internet dédié. Voici quelques-unes des grandes tendances.
Le système de retraites actuel fait une quasi-unanimité contre lui
85% des répondants jugent le système actuel des retraites injuste.
Une tendance qui devrait arranger le gouvernement. L’objectif de la réforme est en effet de mettre en place un régime de retraite universel dans lequel «un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé». Les conditions du public et du privé seraient alignées, les régimes spéciaux supprimés et les 37 régimes actuels remplacés par un régime unique.
Solidarité inter-générationnelle ?
Si 84% des répondants se disent fiers de payer la retraite de leurs aînés, seulement 61% des moins de 35 ans pensent qu’il est juste de cotiser aujourd’hui pour payer la retraite de leurs ainés. Ce taux est logiquement beaucoup plus élevé chez les plus de 65 ans (90%). Il est de 77% chez les 35 – 55 ans.
60% des moins de 65 ans estiment qu’il n’est pas normal qu’une génération avec plus d’espérance de vie travaille plus longtemps contre seulement 35% chez les +65 ans.
Cumul emploi-retraite ?
74% des répondants préfèreraient « avoir un peu plus de temps libre tout au long de leur vie plutôt que beaucoup à la fin de leur vie ». C’est également le cas pour 71% des plus de 65 ans.
Mais si 47% des répondants s’estiment capables de cumuler emploi et retraite (78% chez les plus de 65 ans), 78% déclarent qu’ils ne souhaitent pas garder une activité professionnelle une fois à la retraite. Quand ils pensent au moment où ils ont pris leur retraite, la moitié des répondants se disent qu’ils auraient pu continuer mais sont contents d’arrêter.
6 répondants sur 10 ne souhaitent pas travailler au-delà de l’âge légal de départ et pensent que travailler à la retraite c’est prendre la place des jeunes. Néanmoins, 31% accepteraient de la faire si c’est pour gagner plus une fois à la retraite.
Epargner pour préparer sa retraite ?
Pour vivre aujourd’hui, 98% des répondants retraités déclarent disposer d’une pension, 41% utilisent l’épargne économisée, 14% déclarent disposer d’un loyer et 11% de l’argent d’un héritage.
La retraite est source d’inquiétude, surtout parmi les moins de 35 ans : 59% des répondants ont peur d’être pauvres quand ils seront vieux (71% chez les moins de 35 ans), 67% pensent que le système des retraites sera moins avantageux dans 20 ans et 30% pensent même qu’il aura disparu . Chez les moins de 35 ans, 3 répondants sur 4 déclarent ne pas être certains d’avoir droit à une retraite.
La moitié des répondants de moins de 55 ans comptent épargner pour compléter leur pension retraite. Une autre moitié pense que l’épargne personnelle devrait assurer une part marginale des revenus à le retraite. En revanche, de manière quasi-unanime (80%), les répondants attendent que leur employeur leur propose un plan d’épargne retraite et y contribue.
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