Article écrit le 21/04/2017 – Dernière mise à jour le 24/04/2017

Selon l’issue de l’élection présidentielle, l’ISF pourrait disparaitre en 2018. Mais pour l’année 2017, l’ISF existe toujours et vous devez vous en acquitter si vous y êtes assujetti. C’est donc la dernière ligne droite pour faire un placement qui vous permettra de diminuer votre impôt de solidarité sur la fortune.

Pour Marine Le Pen, sa suppression n’est pas une priorité. Emmanuel Macron souhaite en faire un impôt sur la rente immobilière. À ce stade, une seule chose est sûre : si l’ISF disparait, ce n’est pas avant 2018. Si vous y êtes assujetti, vous devrez donc vous en acquitter encore cette année.

La palette des placements qui permet de diminuer son ISF est large : immobilier, PME, crowdfunding, bois et forêts, domaines viticoles, placements pour votre retraite, voitures anciennes, oeuvres d’art. Votre choix doit se faire notamment au regard de vos objectifs de placement et du niveau de risque que vous êtes prêt à accepter pour votre capital.

1- L’immobilier : la nue-propriété

L’investissement dans l’immobilier en nue-propriété répond à des objectifs très spécifiques. C’est un placement qui s’adresse à ceux qui auront un besoin de revenus dans le futur sans besoin de revenus immédiats (par exemple pour s’assurer des revenus réguliers pour la retraite) et qui souhaitent également réduire leur ISF.

Achat d’un bien immobilier à prix décoté : le prix d’un bien en nue-propriété est décoté par rapport à celui d’un bien en pleine propriété. Par exemple, pour un  démembrement d’une durée de 10 ans, le prix est décoté de 30%, sur 15 ans il est décoté de 40%.

Exonération d’ISF : pendant toute la durée du démembrement le bien immobilier détenu en nue-propriété est exonéré d’ISF.

Récupération de la pleine propriété sans rien acquitter : à l’issue de la période de démembrement, l’investisseur récupère la pleine propriété du bien sans rien acquitter. Il peut alors disposer librement de son bien : il peut décider de le revendre ou de le louer et percevoir ainsi des revenus locatifs.

L’investissement dans l’immobilier en nue-propriété peut se faire à travers un bien immobilier directement ou bien à travers une SCPI.

2- Les PME : FIP, FCPI, crowdfunding

Le FIP et le FCPI

Le FIP et le FCPI permettent de participer au financement et au développement de sociétés innovantes (FCPI) ou de PME régionales à fort potentiel de croissance (FIP). Ainsi, un FCPI est constitué d’au moins 70% de parts de sociétés innovantes et le FIP d’au moins 70% de parts de PME régionales non cotées.

Sous certaines conditions, le FIP et le FCPI vous permet de bénéficier d’une réduction d’ISF d’un montant égal à 50% du montant investi dans les PME éligibles. Cette réduction ne peut pas excéder 18 000 € (ce qui correspond à un investissement de 36 000 €).

La durée de vie d’un FIP ou d’un FCPI est généralement de 8 à 12 ans, période durant laquelle il n’est pas possible de disposer de son épargne.

L’investissement dans de jeunes sociétés est potentiellement très rentable mais il est par nature très risqué. Le risque de perdre tout ou partie du capital investi existe, il faut l’accepter avant de se lancer dans ce type de placement.

Le crowdfunding ou financement participatif

Ce type de placement est en plein essor grâce à sa simplicité de fonctionnement mais également aux possibilités offertes sur internet par les plateformes de crowdfunding.

D’un côté, le particulier, face à des marchés financiers complexes et des crises successives, veut revenir à une finance de proximité, donner du sens à ses placements. De l’autre côté, le créateur d’entreprise rencontre souvent des difficultés pour récolter les fonds permettant de financer son projet. Le financement participatif permet la rencontre de ces deux besoins.

Par l’intermédiaire d’une plateforme de crowdfunding, le particulier peut investir dans une start-up ou une PME et, en échange, en devenir actionnaire. Cela s’appelle l’equity-crowdfunding ou encore l’investissement participatif.

Si la start-up ou PME dans laquelle le particulier choisit d’investir est éligible, il peut réduire son ISF d’un montant égal à 50% de son investissement. La réduction ne peut pas excéder 45 000 € (ce qui correspond à un investissement de 90 000 €) et les parts doivent être conservées au moins 5 ans.

Attention, ce type d’investissement comporte des risques de perdre tout ou partir du capital investi.

3- Les placements pour votre retraite : PERP et loi Madelin

Avant la retraite : les versements effectués avant vos 70 ans sur votre PERP ou votre contrat retraite loi Madelin sont exonérés d’ISF. En revanche, les versements qui seraient effectués après 70 ans sont taxés à l’ISF.

Pendant la retraite : l’épargne logée sur votre PERP ou votre contrat retraite loi Madelin est exonérée d’ISF si vous respectez les conditions suivantes :

• avoir effectué des versements réguliers pendant au moins 15 ans
• avoir demandé la conversion de votre PERP en revenus dès votre départ à la retraite

4- Les actifs tangibles : bois et forêts, domaines viticoles

L’investissement dans les bois et forêts (via un groupement foncier forestier ou GFF) ou dans les domaines viticoles (via un groupement foncier viticole ou GFV) sont des placements sur le long terme qui s’adressent à ceux qui souhaitent préparer la transmission de leur patrimoine à moindre coût (le placement est partiellement exonéré de droits de succession) tout en diminuant leur ISF.

Après 2 ans de détention des parts de GFF ou GFV, seulement 25% de votre épargne investie en GFF / GFV est taxée à l’ISF si votre épargne est inférieure à 101.897 €. Au delà de 101 897 €, seulement 50% de votre épargne sera taxée.

Vous bénéficiez de cet avantage fiscal durant toute la durée de détention de vos parts de GFF / GFV.

Attention, pour bénéficier de cette exonération, le GFF / GFV doit s’engager sur une gestion durable sur 30 ans.

Spécificité de l’investissement dans les bois et forêts : l’année de la souscription, vous pouvez bénéficer d’un réduction de votre ISF d’un montant égal à 50% du montant investi. Cette réduction ne peut pas dépasser 45 000 € (ce qui correspond à un investissement de 90 000 €). Pour cela, vous devrez détenir les parts au moins 6 ans et le groupement foncier doit être éligible.

5- Les placements plaisir : voitures de collection, oeuvres d’art

Les voitures de collection et les oeuvres d’art sont totalement exonérées d’impôt sur la fortune.

À lire aussi …