Article écrit le 17/10/2016
Créer des produits de placement en faveur des PME
Amélie de Monchalin, députée et chef de file LREM (La République En Marche) de la Commission des Finances a indiqué dans un entretien au Parisien son intention de responsabiliser les banquiers et assureurs afin de créer des placements financiers dans les PME.
La députée explique avoir donné rendez-vous aux banquiers et assureurs le 22 janvier à l’Assemblée Nationale. « Ils devront me remettre une feuille de route où ils s’engagent à créer des produits financiers en faveur des PME, à former leurs équipes pour les vendre au grand public, à changer leur discours … » explique t’elle dans Le Parisien.
Pourquoi une telle demande ?
Tout d’abord, il s’agit d’être cohérent avec la réforme de l’ISF. « Il y a une besoin de contrepartie à la réforme de l’ISF (…) Vous ne pouvez pas dire aux gens on libère cet argent alors qu’on ne s’est pas donné les moyens pour que les contribuables les plus aisés puissent investir efficacement dans l’économie » a t’elle indiqué dans Les Echos.
Pourtant, des produits de placement de ce type existent déjà. Par exemple, le PEA-PME et le fonds euro-croissance font partie des dernières initiatives dans ce domaine.
Mais pour la députée, les banquiers et assureurs n’ont pas suffisamment joué leur rôle : « il est bien plus facile de vendre des produits d’épargne encadrés et sans risque comme livret A ou le PEL. La marge est peu intéressante mais c’est très rapide à vendre. A contrario, présenter un placement un peu plus risqué prend du temps, de la pédagogie… Nous voulons que cela change ! »
Miser sur la durée et sur la diversification
La partie n’est pas gagnée pour autant. Malgré des taux de rendement très bas, les français sont plutôt des épargnants prudents et restent très attachés aux placements sans risque et liquides (livrets, fonds euros de l’assurance vie)
« Il n’est pas question de demander aux français de fermer leurs placements actuels. Mais les banques ont un rôle à jouer en inventant des placements qui soient avantageux. Pour cela il faut miser sur la durée – entre cinq et dix ans – et sur des produits diversifiés (…) Je suis sûre que le rendement peut avoisiner 5%, voire grimper jusqu’à 10%. » explique Amélie de Monchalin dans Le Parisien. Elle espère ainsi que 4 ou 5 milliards d’euros seront au final injectés dans le financement des PME.
Et si banquiers et assureurs ne jouent pas le jeu ?
Si les professionnels de la gestion de patrimoine décidaient de ne pas accompagner le gouvernement dans cette démarche, « le ton monterait d’une cran », indique la députée. Elle ajoute que, dans un tel cas de figure, la majorité envisagerait dès l’an prochain une « loi coercitive ».
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