Dernière mise à jour le 28/12/2018 – Par Myriam Souveton – Crédit photo : Fotolia
Livret A, assurance vie, immobilier, actions, obligations, bitcoin, devises, pétrole, or … le point sur la performance des différents actifs et placements sur l’année 2018. Quels sont les actifs gagnants sur lesquels il fallait placer son argent en 2018 ? Avez-vous fait les bons choix ? En 2018, il fallait miser sur l’immobilier d’habitation à Paris (attendu à +7%), sur les SCPI d’entreprise (attendues à +4,35%) et sur le dollar.
En synthèse
En France, avec les taux d’intérêt durablement bas et une inflation à 1,7%, le taux de rendement réel des actifs sans risque a été négatif en 2018.
Sur la fin de l’année, les incertitudes autour des échanges commerciaux avec les États-Unis, de la remontée des taux américains, du « shutdown », de l’agitation en Europe entre budget italien, gilets jaunes et Brexit, font craindre un ralentissement de la croissance mondiale et ont plongé les marchés financiers dans le rouge.
Craignant une surproduction de pétrole, le prix du Brent a chuté. Jouant son rôle de valeur refuge, le cours de l’or remonte sur le dernier trimestre mais dans le rouge sur l’année.
La bulle sur les crypto-monnaies a éclaté : la capitalisation boursière du marché a perdu 80% de sa valeur en un an.
En 2018, il fallait miser sur l’immobilier d’habitation à Paris (attendu à +7%), sur les SCPI d’entreprise (attendues à +4,35%) et sur le dollar.
Les Actifs sans risque
Avec un taux d’inflation prévisionnel de 1,7%, le rendement réel des actifs sans risque a été négatif en 2018. Le taux de rendement réel d’un placement correspond au taux de rendement moins le taux d’inflation et déduction faite de la fiscalité. Ainsi, le taux de rendement réel du livret A s’est établi à – 0,95%.
Le taux de rendement moyen 2018 des fonds en euros des contrats d’assurance vie est attendu autour de 1,60%. Pour les contrats qui bénéficient de la fiscalité la plus favorable, le taux de rendement réel 2018 sera positif si le taux rendement annoncé par la compagnie est supérieur à 2,05%.
L’Immobilier
L’Immobilier d’habitation
En 2018, les prix de l’immobilier ancien ont continué leur hausse en France. Grâce à des taux d’intérêt toujours très attractifs et au désir de devenir propriétaire, le marché immobilier est resté très actif.
À Paris, un arrondissement sur deux affiche désormais un prix au m2 à plus de 10 000 €. D’après les indicateurs avancés des notaires franciliens sur les avant-contrats, la hausse annuelle des prix approcherait 7% en janvier 2019. Elle serait de 4,5% en Petite Couronne et de 2,2% en Grande couronne (pour les appartements). Les tensions sur l’offre, structurellement trop faible en Ile-de-France, et le niveau élevé des prix, n’entravent pas pour le moment cette dynamique. L’activité devrait rester soutenue dans les prochains mois mais reste dépendante des taux. A terme, le projet de loi ELAN et le Grand Paris devraient également contribuer à l’élargissement du marché et offrir de nouvelles opportunités d’acquisitions.
En province, ce sont surtout les grandes métropoles françaises qui profitent de ce cette hausse. Le marché des grandes villes est très tendu. A l’inverse, dans les zones plus rurales, les prix n’ont toujours par retrouvé leur niveau d’il y a dix ans. C’est à Lyon que la progression est plus marquée, avec une hausse de +7% depuis le début de l’année. Toulouse (+4,5%), Nantes (+4,8 %) ou encore Rennes (+4,3 %) enregistrent également de belles hausses. A l’inverse, Bordeaux recule de 0,9 %, probablement un contrecoup après l’emballement des prix de l’année dernière. Il faut tout de même débourser en moyenne 4 375 euros par mètre carré (source : indice des prix de l’immobilier IPI Meilleurs Agents – Les Echos).
Les SCPI de rendement
Au troisième trimestre 2018, le marché des SCPI d’entreprise confirme sa bonne santé avec une collecte nette en hausse de 2,7% sur un an. Le taux de distribution 2018 est attendu autour de 4,35%.
Le marché des bureaux en Ile-de-France, qui représente environ la moitié du patrimoine de ces SCPI, signe une année record. Cela s’explique par une conjoncture économique favorable : les entreprises développent leurs activités, embauchent et cherchent donc à louer des surfaces plus grandes. Conséquence, l’offre disponible baisse fortement et le taux de vacance locative atteint un niveau très faible (2,2% dans Paris et à 4,7% dans le quartier d’affaires de La Défense). Les loyers sont en forte hausse dans Paris (+9% en 1 an pour les loyers « prime ») et en Ile-de-France.
Les Taux
Pour gérer les conséquences de la crise de 2008, la BCE avait lancé en 2015 un vaste programme (appelé quantitative easing) d’achat d’obligations émises par les Etats et par les entreprises. En injectant chaque mois des dizaines de milliards d’euros dans les banques, la BCE a facilité l’accès au crédit pour les entreprises et pour les particuliers et boosté la consommation et les emplois. Mais loi de l’offre et de la demande oblige : les taux ont continuellement baissé pour atteindre des niveaux historiquement bas. À fin 2018, le taux d’emprunt de l’État français à 10 ans est de seulement 0,66%.
En raison des bons chiffres de l’économie européenne (croissance, chômage, inflation) mais aussi parce que l’excédent de liquidités a fait exploser le taux d’endettement privé (ménages et entreprises), la BCE a mis fin à son programme de quantitative easing à la fin de l’année 2018.
Pour autant, la remontée des taux n’est pas prévue pour tout de suite. La BCE a indiqué ses taux resteraient à leurs niveaux actuels au moins jusqu’à l’été 2019 et « aussi longtemps que nécessaire pour assurer la poursuite de la convergence durable de l’inflation vers des niveaux inférieurs à, mais proches de 2% à moyen terme ». Elle s’est également engagée à réinvestir « sur une période de temps prolongée » les intérêts et les montants correspondant au remboursement des obligations arrivant à échéance.
Les Actions
L’année 2018 s’est révélée positive sur le plan économique : une croissance économique forte (3,8% au niveau mondial), des profits en hausse aux Etats-Unis, Europe, Japon, dans les pays émergents et une inflation favorable.
Malgré tout, l’instabilité et les incertitudes actuelles ont fini par déclencher une forte baisse des marchés financiers. Les inquiétudes autour des échanges commerciaux avec les États-Unis, de la remontée des taux américains, du « shutdown », de l’agitation en Europe entre budget italien, gilets jaunes et Brexit font craindre un ralentissement de la croissance mondiale.
Aux États-Unis, avec la hausse des taux américains à court terme (2,66% pour les taux à 3 ans), les liquidités deviennent une alternative acceptable face aux actifs risqués sur les marchés financiers.
2018 s’annonce comme la pire année pour les marchés européens depuis 2008, année de la chute de Lehman Brothers.
Les Devises
En 2018, alors que les indicateurs économiques aux États-Unis sont au vert, la croissance ralentit en Europe (1,9% en 2018 et 1,7% estimés pour 2019). Le dollar s’est donc apprécié face à l’euro de 4,8% en 2018.
Le Bitcoin et les crypto-monnaies
En 2018, le marché mondial des crypto-monnaies a perdu 80% de sa valeur : la capitalisation boursière du marché est passée de 612 à 128 milliards de dollars.
Le Bitcoin, qui représente à lui seul la moitié de la capitalisation boursière du marché des cryptos, a atteint son plus bas niveau annuel le 16 décembre 2018, à 3 200 dollars, tout juste un an après avoir battu son record historique à près de 20 000 dollars.
Fin de la bulle et avenir incertain ou opportunité à saisir pour investir sur le marché des cryptos ? A suivre …
Les Matières premières
Le Pétrole
Fin 2018, le prix du Brent est tombé à 53 dollars, son niveau le plus bas depuis l’été 2017. La raison de cette chute tient aux craintes d’une surproduction de pétrole.
En effet, la production américaine de pétrole, basée sur le gaz de schiste, et la production de la Russie atteignent des records. Par ailleurs, l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) a annoncé que la baisse des stocks américains de brut est moins importante que prévu. Il faut ajouter à cela les craintes liées à la hausse des taux américains qui pourrait impacter la croissance économique et donc la demande de pétrole.
L’annonce de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de son intention de réduire ses extractions d’environ 1,2 million de barils par jour à partir de janvier n’a pour l’instant pas permis d’enrayer la chute des prix.
L’or
Avec les nombreuses incertitudes qui tourmentent les marchés financiers, l’or joue à nouveau son rôle de valeur refuge. Après avoir atteint son niveau le plus bas depuis deux ans en août dernier, le cours de l’or connait une belle progression sur le dernier trimestre 2018.
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