Article écrit le 29/05/2017
OVH est une entreprise française spécialisée dans l’hébergement de sites web et le cloud computing. C’est la 3ème société d’hébergement internet dans le monde et elle possède l’un des plus grands parcs mondiaux de serveurs. Elle héberge 20% des sites en Europe et croît à une vitesse de 20 à 30% par an.
Quelle est l’activité d’OVH ?
Créée en 1999, OVH est une société spécialisée dans l’hébergement de sites web.
L’hébergement de sites web consiste à mettre à disposition des espaces de stockage sur des serveurs (c’est à dire des ordinateurs connectés à internet) sur lesquels sont déposés tous les éléments qui constituent un site internet. Cele permet alors au site web d’être accessible à tous sur internet.
Les principaux services proposés par OVH :
Noms de domaine
OVH est accrédité pour gérer la réservation de noms de domaine génériques (.com, .org, .net, .fr – Par exemple www.mingzi.fr). Aujourd’hui, plus de 3 millions de noms de domaine ont été enregistrés chez OVH à travers le monde.
Hébergement sur serveur mutualisé
Le client paye pour la location d’un espace sur un serveur qui est aussi partagé par d’autres, permettant ainsi une répartition des coûts.
Location de serveurs dédiés
Le client a la possibilité de louer un serveur dédié appartenant à OVH. Il est alors libre d’installer ce qu’il souhaite dessus (dans les limites de la légalité).
Télécommunications
ovh en chiffres
La société OVH a été créée en 1999
Effectif :
1 600 collaborateurs
Chiffre d’affaires 2016 :
400 millions d’€
La société est basée en région parisienne à Roubaix (près de Lille). Elle est présente dans 19 pays à travers le monde.
Le capital est détenu à 100% par le fondateur, Octave Klaba, et sa famille
L’histoire d’OVH
Octave Klaba, fondateur d’OVH, en 1999
L’ascension
En 1999, âgé de seulement 24 ans et convaincu que le besoin en hébergement Internet existe en France, Octave Klaba emprunte 25 000 francs (3 800 euros) auprès de ses proches et décide de lancer seul son entreprise : OVH. Depuis le nord de la France, il loue alors dix serveurs chez un prestataire parisien. Personne ne croit à son projet, pourtant l’activité démarre en flèche.
Les clients affluent, l’activité se développe et en 2001, OVH ouvre un premier datacentre (endroit où sont stockés un grand nombre de serveurs) mais le manque d’espace commence déjà à se faire sentir. OVH décide alors de concevoir et de fabriquer elle-même les boîtiers pour ses serveurs afin de gagner de la place et faciliter la maintenance des machines. La « Greenbox », premier serveur élaboré par OVH, fait alors son apparition. La compagnie continuera à fabriquer elle-même toutes ses machines, afin de maîtriser la totalité de la chaîne de l’hébergement.
En 2003, OVH acquiert à Paris son premier centre de données en propre, un bâtiment de 3 000 m2. Entouré de logements, le bâtiment ne se prête pas au refroidissement des serveurs par la climatisation, trop bruyante. L’entreprise cherche à la remplacer par un moyen plus économique et écologique et met au point une innovation de rupture, le watercooling, un procédé unique qui permet de réduire la consommation d’énergie d’un tiers en dispersant 70% de la chaleur émise.
La croissance de l’activité est exponentielle. OVH construit la Roubaix Valley sur un espace de deux hectares à la périphérie de Roubaix. La start-up devient grande, réalise des profits, puis réinvestit ses bénéfices. Elle commence son incroyable développement en Europe avec l’ouverture de deux filiales en Espagne et en Pologne et construit Roubaix 2, puis Roubaix 3.
L’efficacité énergétique reste cœur de la R&D : OVH, qui élimine déjà 70% de la chaleur émise par ses serveurs grâce au watercooling, s’attaque aux 30% restants et développe le concept d’aircooling, où les climatiseurs y sont remplacés par un système de ventilation naturelle assurant, grâce à des allées chaudes et froides, la régulation des températures.
Déjà leader en France, OVH devient en 2011 le premier hébergeur européen. Elle est présente dans 15 pays. Un site sur trois en France et un sur six en Europe est hebergé par OVH.
En 2012, OVH part à la conquête de l’Amérique avec un projet des plus ambitieux : construire le centre de données le plus grand du monde. Nommé BHS (Beauharnois, Canada), celui-ci accueillera 360 000 serveurs à terme.
OVH, c’est avant tout une histoire de famille, attachée à son indépendance.
Chez OVH, toute la famille est mise à contribution : Miroslax, le frère d’Octave, s’occupe de la R&D, la mère, Halina, est au contrôle de gestion, la femme d’Octave à la communication et au développement pour l’Amérique du Nord.
En parallèle de son incroyable développement, OVH a également mis en place une infrastructure en fibre optique déployée à travers le monde. Ce réseau en propre lui permet de délivrer ses services à ses clients, où qu’ils se situent.
OVH maîtrise l’ensemble de la chaîne de l’hébergement Internet, depuis l’assemblage de ses propres serveurs jusqu’à la conception et la maintenance de ses centres de données.
OVH est financièrement indépendante : le capital de la société est détenu à 100% par la famille Klaba. Pour financer son développement (un datacentre coûte plusieurs dizaines de millions d’euros) les Klaba préfèrent s’endetter plutôt que d’ouvrir leur capital.
Les prochains enjeux d’OVH
Fort d’un modèle qui a fait ses preuves, OVH ambitionne de chasser sur les terres des géants comme Amazon Web Services, Microsoft ou IBM. C’est pourquoi la société accélère son internationalisation, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud et en Asie. Une fois installé sur place, il est plus simple pour OVH de séduire les clients, pour qui la proximité des centres de données est un argument important.
Son axe stratégique est d’être « multilocal ». Face à des concurrents qui ne parlent que l’anglais ou ne s’adaptent pas à la réalité locale, OVH veut faire dans tous les pays ce qui a réussi en France : « une entreprise française qui parle français avec des employés et un support en France » explique Octave Klaba qui vise le milliard d’euros de chiffre d’affaires dans 4 ou 5 ans maximum.
Mais pour jouer dans la cour des grands, l’entreprise devra encore évoluer et franchir un cap. Tout d’abord sur la question du capital : pour financer la croissance de l’entreprise, il y a de fortes chances que la famille Klaba soit contrainte d’ouvrir son capital à des fonds ou d’aller en Bourse. Déjà conscient de cette nécessité d’évoluer, OVH a recruté Laurent Allard, ancien directeur technique d’Unilog, pour structurer l’organisation.
Sources : Les Echos LE 10/06/15 – La Voix du Nord 25/01/2017
