Article écrit le 12/12/2017
Deux ans après la COP21 et l’accord de Paris, Emmanuel Macron organise ce mardi à Boulogne Billancourt le One Planet Summit, avec le soutien de l’ONU et de la Banque Mondiale. L’objectif est de remobiliser les acteurs contre le réchauffement climatique et surtout de trouver les financements publics et privés pour accélérer les actions en faveur du climat.
Trouver les financements pour accélérer les actions en faveur du climat
Les pays développés se sont donnés un objectif de contribution de 100 milliards de dollars par an. L’Union Européenne serait le premier contributeur au monde pour le climat avec une enveloppe totale de 20,2 milliards d’euros en 2016.
Mais les besoins estimés vont bien au-delà de ces montants. Pour répondre aux besoins d’investissement dans les infrastructures vertes il faudrait 6 000 milliards de dollars, dont 4 000 milliards pour les pays du Sud selon Gaël Giraud économiste en chef de l’Agence française de développement.
Ré-allouer les capitaux vers ceux qui respectent le climat
Emmanuel Macron a placé les entreprises au coeur de la mobilisation. Plusieurs d’entre elles ont profité de ce sommet pour montrer leur engagement en faveur du climat.
Ainsi, EDF prévoit d’investir 25 milliards d’euros entre 2020 et 2035 dans l’installation de 30 gigawatts de capacité solaire, soit l’équivalent de 30 réacteurs atomiques de type Fessenheim.
Ce sont surtout les banquiers et les assureurs qui sont au coeur du dispositif. « Il n’est pas possible d’imaginer limiter le dérèglement climatique en dessous de 2 °C si le système financier continue de fonctionner comme avant, si ceux qui gèrent notre épargne n’alignent pas leurs investissements et les capitaux sur une trajectoire compatible avec la neutralité carbone » explique Pascal Canfin, directeur général du WWF France, dans Les Echos.
« Ce que nous attendons des banques, des compagnies d’assurances, des fonds de pension, en France et dans le monde entier, est précisément qu’ils prennent l’engagement d’aligner le plus rapidement possible leur trajectoire d’investissement et de placement, les prêts qu’ils font à l’économie, etc., avec un monde qui limite à 2 °C maximum le réchauffement du climat. BNP Paribas, par exemple, l’a déjà fait pour le secteur de l’énergie. » ajoute t’il.
Ainsi, l’assureur AXA a annoncé aujourd’hui son intention de quadrupler son objectif d’investissement dans l’économie verte pour atteindre 12 milliards d’euros en 2020, soit 2% de ses actifs propres. La société va également accélérer sa politique de désengagement du charbon en sortant des entreprises qui tirent plus de 30% de leurs revenus du charbon ou qui investissent dans de nouvelles centrales à charbon. L’assureur va également se désengager du secteur des sables bitumeux. « Nous souhiatons avant tout être un leader sur ce sujet, car un monde qui se réchaufferait de plus de 4 °C ne serait pas assurable » explique Jad Ariss, diretceur des affaires publiques et de la responsabilité d’entreprise chez AXA.
Chaque euro confié par les Français à leur banque ou assurance a un impact sur le changement climatique
Depuis 2016, l’article 173 alinéa 6 de la loi sur la transition énergétique prévoit l’obligation pour les investisseurs institutionnels d’informer les épargnants de cet impact. Un an après sa mise en application, le WWF France a choisi d’étudier sa mise en œuvre par les 16 principaux assureurs français, car l’assurance vie représente aujourd’hui une grande partie de l’épargne des Français (environ 1 600 milliards d’euros)
Si les informations mises à disposition des épargnants ne sont pas adaptées, le WWF France constate néanmoins que certains assureurs ont fourni un effort notable avec des pratiques qui ouvrent la voie.
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