Article écrit le 04/09/2017
Artprice a publié son bilan et son analyse pour le marché de l’art sur le premier semestre 2017. Une belle reprise qui met fin à deux ans de ralentissement. Un marché dynamisé par les ventes New Yorkaises et le marché de l’Art Contemporain et d’Après-Guerre.
Au premier semestre 2017, avec 6,9 milliards de dollars, le produit mondial des ventes aux enchères d’oeuvres d’art (peinture, sculpture, dessin, photographie, estampe …) enregistre une hausse de 5,3% par rapport au premier semestre 2016. Cette hausse met fin à deux années consécutives de ralentissement.
Thierry Ehrmann, fondateur et PDG d’Artprice explique : « Le Marché de l’Art depuis l’an 2000, soit 17 ans d’observation, a fait preuve d’une maturité à toute épreuve, affrontant la crise du NASDAQ, les événements du 11 septembre 2001, la 2ème guerre d’Irak et bien sûr la crise financière, économique sans précédent de 2007, une tension géopolitique mondiale avec de plus, l’apparition des taux négatifs laminant les épargnants. Durant ces 17 années, le Marché de l’Art a su effectuer des corrections salvatrices évitant son effondrement face à la crise financière, s’érigeant en valeur refuge, sans constituer pour autant une bulle spéculative ».
Très bonne performance du marché de l’art américain
La hausse de ce premier semestre est essentiellement attribuable aux performances du marché américain dont le chiffre d’affaires enregistre une progression nette de +28%. Avec un produit de 2,2 milliards de dollars, les USA reviennent ainsi à la hauteur de la Chine (2 milliars de dollars).
Le Royaume-Uni et la France ont également participé à cette reprise avec un chiffre d’affaires en hausse respectivement de +13% et +7%.
Restructuration du marché de l’art chinois
Après de nombreux records, la Chine enregistre une chute de -12% du produit des ventes. Cela s’explique par la diminution du nombre de lots vendus (-16%) et non par une baisse du prix des œuvres. Cela est révélateur d’un début de restructuration du marché chinois, perspective rassurante qui met fin à la crainte d’une bulle spéculative.
L’art contemporain et l’art d’après-guerre dynamisent le marché de l’art
Les maisons de ventes connaissaient ces dernières années des difficultés pour réunir des lots de première qualité pour l’Art Moderne ou les périodes plus anciennes, dégradant ainsi leurs recettes. L’intérêt croissant des collectionneurs pour les oeuvres d’Art Contemporain et d’Après-guerre a permis de redynamiser le marché et a fortement contribué à cette hausse du premier semestre.
Cela illustre une vraie tendance de fonds. Alors qu’en 2000 l’Art d’Après-guerre et l’Art Contemporain pesaient respectivement 8% et 3% du produit des ventes mondial, ils représentent aujourd’hui 21% et 15%.
Les collectionneurs aujourd’hui sont prêts à débourser des sommes équivalentes qu’il s’agisse de chefs-d’œuvre contemporains ou d’œuvres historiques. Pour preuve, l’œuvre Untitled (1982) de Jean-Michel Basquiat a été vendue pour 110,5m$ (6ième oeuvre la plus chère jamais vendue aux enchères), un montant jusqu’ici réservé aux chefs-d’œuvre de l’Art Moderne et d’Après-guerre. Cela fait de Jean-Michel Basquiat (graffeur new-yorkais décédé d’une overdose à 27 ans) un des rares artistes à avoir dépassé les 110m$, avec Picasso, Modigliani, Giacometti, Bacon et Munch.
Autre signe de la confiance des acteurs du marché de l’art pour les artistes vivants, depuis deux ans, seul le secteur de l’Art Contemporain affiche des prix en croissance.
Top 3 des artistes
Total des ventes S1 2017
(Source : Artprice)
Plablo PICASSO
(1881 – 1973)
280 065 050 $
Jean-Michel BASQUIAT
(1960 – 1988)
243 763 718 $
Andy WARHOL
(1928 – 1987)
123 953 149 $
Top 3 des artistes
Meilleur résultat pour une oeuvre sur S1 2017
(Source : Artprice)
Jean-Michel BASQUIAT (1960 – 1988)
Untitled (1982) – 110 487 500 $
(Sotheby’s New York)
Gustav KLIMT (1862 – 1918)
Bauerngarten (1907) – 59 004 638 $
(Sotheby’s London)
Constantin BRANCUSI (1876 – 1957)
La muse endormie (1913) – 57 367 500 $
(Christie’s New York)
