Article écrit le 02/11/2020 – Par MINGZI – Crédit photo : 123RF
L’incertitude occasionnée par la crise sanitaire affecte les grands équilibres du marché de l’épargne. Livrets, assurance vie, SCPI : le point sur les choix d’épargne des Français au troisième trimestre 2020.
le contexte de crise sanitaire profte aux livrets règlementés, au détriment de l’assurance vie
Entre taux d’intérêt négatifs et crise sanitaire, l’assurance vie subit un contexte qui lui est défavorable. L’incertitude occasionnée par le confinement et la crise du Covid a conduit les Français à épargner dans le but de pouvoir faire face à une dégradation de leur situation à court terme. Contrairement à leurs habitudes, ils ont porté leur choix sur des solutions d’épargne liquides et rapidement mobilisables en cas de problème et ont privilégié les livrets règlementés à l’assurance vie.
Ainsi, en septembre 2020, la collecte nette de l’assurance vie est restée négative (- 0,8 milliard d’euros), confirmant la tendance initiée avec la crise sanitaire : alors que les prestations sont restées stables (89,5milliards d’euros contre 88,8 milliards d’euros sur la même période en 2019), la collecte brute est en baisse de 27 milliards d’euros depuis le début de l’année par rapport à la même période en 2019.
Dans le même temps, depuis janvier 2020, les livrets règlementés (Livret A et LDDS) enregistrent une collecte nette de plus 32 milliards d’euros, un record.
L’assurance vie n’en reste pas moins le produit d’épargne préféré des Français : à fin septembre 2020, l’encours de l’assurance-vie s’élève à 1.760 milliards d’euros contre 443 milliards d’euros (en hausse de 8% sur un an) pour les livrets.
Par ailleurs, les épargnants qui versent sur leur assurance-vie continuent à investir sur des supports unités de compte. Le taux d’unités de compte sur la collecte se maintient ainsi à 33%.
SCPI : un taux de rendement 2020 annualisé de 4,09%
Selon France SCPI, après avoir été fortement infléchie par les effets de la crise sanitaire, la collecte nette des SCPI au 3ème trimestre est repartie mais reste toutefois bien en-dessous des niveaux atteints ces deux dernières années. Avec 1,01 milliard d’euros, elle est 60% moins élevée que la moyenne trimestrielle des deux dernières années mais retrouve un niveau semblable à celui des 3ème trimestres 2017 et 2018. Au final, la collecte nette totale 2020 atteint à peine celle du 1er semestre 2019.
Mais toutes les SCPI ne sont pas logées à la même enseigne. Si 22% des SCPI n’ont pas du tout collecté au cours de ce 3ème trimestre ou ont même subit une décollecte, d’autres affichent de meilleurs résultats qu’au 2ème trimestre. La collecte s’est en fait concentrée sur certaines SCPI. En effet, avec la démocratisation du télétravail, les investisseurs ont délaissé les SCPI de bureaux au profit des SCPI plus diversifiées (qui permettent de répartir l’investissement sur plusieurs classes d’actifs) et des SCPI spécialisées dans la santé, le résidentiel ou encore la logistique.
Au niveau du rendement, les dividendes versés au cours de ce 3ème trimestre 2020 permettent d’afficher un rendement de 4,09% annualisé. Cette performance cache toutefois de fortes disparités entre les différentes typologies de SCPI. Ainsi, le rendement des SCPI de bureaux se rapproche de 3,7% annuel et de 3,75% pour les SCPI de commerces. Les SCPI diversifiées tirent leur épingle du jeu avec un taux de rendement annualisé de 4,86%. Les grandes gagnantes sont les SCPI spécialisées qui investissent sur des actifs acycliques, peu ou pas impactés par le confinement, comme le résidentiel, la santé ou la logistique. Ainsi, les SCPI spécialisées dans la santé distribuent un taux annualisé proche des 5%. Les SCPI résidentielles et logistiques culminent avec des taux de distribution annualisés de plus de 6%. A l’opposé, les SCPI spécialisées dans l’hôtellerie ne peuvent afficher qu’un rendement annualisé de 1,72%.
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