Article écrit le 02/08/2019 – Par Mingzi – Crédit photo : 123RF
Malgré les mesures sur le pouvoir d’achat et des taux très bas, les français n’ont pas augmenté leurs dépenses mais ont placé leur argent disponible sur leur compte courant et leur livret. Explications.
La politique de taux bas menée par la Banque centrale européenne depuis plusieurs années a pour objectifs de relancer la consommation et d’inciter les ménages à investir dans les entreprises (via les actions) plutôt que dans les placements liquides, sans risque et faiblement rémunérés. Par ailleurs, le gouvernement a multiplié ces derniers mois les mesures pour redonner du pouvoir d’achat aux français.
Dans ce contexte, on s’attendait à un rebond de la consommation au deuxième semestre. Pourtant, la croissance française n’a progressé que de 0,2%. Les français n’ont visiblement pas augmenté leurs dépenses mais ont privilégié la prudence en plaçant leur argent disponible sur leur compte courant ou sur leur livret.
Le succès du livret A ne se dément pas
Malgré son faible taux de rémunération (0,75%), la collecte nette sur le livret A (c’est à dire les dépôts moins les retraits)a atteint presque 11,6 milliards d’euros au premier semestre 2019 contre à peine plus de 9 milliards sur la même période en 2018.
« Malgré un rendement réel négatif, après prise en compte de l’inflation, le Livret A a donc été plébiscité au cours du premier semestre. Les ménages ont décidé d’y affecter une grande partie des gains de pouvoir d’achat engrangés depuis la fin de l’année dernière (prime défiscalisée, versement anticipé des réductions d’impôt, etc). Le climat économique anxiogène a contribué au report de dépenses en biens durables nécessitant de puiser dans l’épargne », a réagi dans une note d’analyse Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’épargne.
Les atouts du livret A
Si le livret A est un compte d’épargne faiblement rémunéré, il présente néanmoins certains aouts. Les fonds sont disponibles à tout moment et surtout, c’est un compte sans frais et totalement défiscalisé : les intérêts versés sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Toute personne, majeure ou mineure, peut être titulaire d’un livret A. Celui-ci est plafonné à 22 950 euros et il n’est possible d’en ouvrir qu’un seul.
Le taux de rémunération est fixé par l’État, selon une méthode de calcul. Il peut être révisé deux fois par an (en février et en août). Néanmoins, le taux d’intérêt est inchangé depuis plusieurs années (0,75%) car L’État s’est engagé à ne pas en modifier le taux avant début 2020.
Les français devraient relâcher leur effort d’épargne
Selon des chiffres publiés par la Caisse des dépôts, en mai 2019, les montants déposés par les épargnants sur le Livret A ont atteint 1,2 milliard d’euros et ils avaient avoisiné les deux milliards d’euros en février, mars et avril. En juin, la collecte sur le livret A a ralentit son rythme par rapport aux mois précédents. Il a toutefois permis d’amasser quelque 510 millions d’euros d’épargne, ce qui reste bien mieux qu’il y a un an (280 millions d’euros en juin 2018).
« Après avoir accentué leur effort d’épargne, les ménages commencent néanmoins à relâcher leur effort. La proximité des vacances qui s’accompagnent de dépenses importantes ainsi que la nécessité d’effectuer des achats reportés depuis plusieurs mois expliquent ce changement de rythme », explique Philippe Crevel, estimant que « comme l’année dernière, les six derniers mois de l’année devraient donc être moins favorables au Livret A ».
Par ailleurs, en février 2020, l’Etat pourrait décider de réviser le taux du livret A. Celui-ci pourrait d’établir à 0,50%.
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