Article écrit le 03/07/2022 par MINGZI – Crédit photo : 123RF
Les pays nordiques (Finlande, Suède, Norvège) entretiennent une longue relation avec leur voisin Russe. La géographie et les circonstances font évoluer ce lien entre neutralité, coopération, frontière du monde libre ou guerre. Les histoires sont très différentes entre les 3 pays nordiques mais le point commun est une tension accrue avec la Russie depuis l’invasion de la Crimée en 2014.
La démographie et la géographie
La Finlande, 5 millions d’habitants, la Norvège 5 millions, la Suède 10 millions sont peu peuplées par rapport au géant russe (145 millions) pour échapper à son influence. D’autant plus que la Finlande partage en commun 1.340 km de frontière et la Norvège 196 km. Seule la Suède n’a qu’une frontière maritime dans la mer Baltique.
La Finlande et la Russie : des guerres à la neutralité
Après avoir fait partie de l’Empire suédois entre 1581 et 1808, la Finlande a ensuite appartenu à l’Empire Russe pendant 108 ans jusqu’en 1917.
Trois guerres meurtrières ont eu lieu entre les deux pays (1918 pour l’indépendance, 1939 et 1941-44) car la géographie finlandaise (lacs, marais, forêts..) permet une défense héroïque.
Les chiffres sont discutables mais on évoque 400.000 morts russes en 4 mois en 1939.
Après ces guerres épuisantes, la Finlande a choisi le bon voisinage et signé un traité d’amitié en 1948.
Souvent , ce pays a été un pont entre l’Occident et la Russie comme le montre la rencontre à Helsinki en 2018 entre Poutine et Trump.
Les échanges économiques sont importants, les exportations représentent 30% du PIB finlandais, la Russie est le 2ème fournisseur et le 5ème client.
Le gaz russe a été coupé en Mai 2022 mais le gaz ne représente que 8% de l’énergie consommée en Finlande.
Face à son voisin, ce pays a conservé un service militaire obligatoire, une armée moderne et technologique et peut mobiliser 300.000 soldats en plus de ses 9.000 militaires de métier ce qui est considérable à l’échelle du pays.
La Suède et la Russie : une vieille rivalité
Si les Vikings de Suède (les Varègues) ont donné naissance à Kiev et à la Russie, la Suède a été le grand rival de la Russie sur la Baltique.
De 1240 (la bataille de la Neva) jusqu’en 1809, neuf guerres ont eu lieu entre les deux pays et de 1560 jusqu’en 1720, c’est la Suède qui a connu une grande expansion Baltique repoussant les Russes après le lac Ladoya et en conquérant une partie de la Lettonie.
Les exportations suédoises représentent 40% du PIB mais la Russie ne fait partie ni des 10 premiers fournisseurs ni des 10 premiers clients.
Le gaz n’apporte que 3% de l’énergie consommée du pays.
Si la neutralité a été le choix de la Suède face à son grand voisin, le service militaire a été rétabli en 2017 et le pays dispose de 30.000 militaires actifs et 20.000 réservistes.
C’est l’île de Gotland qui est le point de tension historique entre les 2 pays.
La Norvège et la Russie : futurs rivaux en Arctique
Les deux pays n’ont jamais été en guerre.
La Norvège n’a été indépendante qu’en 1905 après de nombreux conflits entre les Suédois et les Danois.
Bien que les exportations représentent 65% du PIB, la Russie est quasiment absente en tant que fournisseur et cliente.
Entre l’énergie hydraulique (95% de l’électricité) et le pétrole de la mer du Nord, la Norvège n’a pas besoin du gaz russe.
On pourrait dire que ces deux pays « s’ignorent » même si la Norvège fait partie de l’Otan depuis 1949 et entretient de très bonnes relations avec les USA.
C’est probablement l’enjeu stratégique de l’Arctique qui risque de créer de fortes tensions entre les 2 pays.
L’archipel de Svatbard en sera sûrement un symbole et c’est pourquoi le service militaire est obligatoire en Norvège pour une armée active de 16.000 hommes.
La demande d’adhésion à l’Otan en 2022 de la Suède et de la Finlande marque un tournant dans leurs relations avec le voisin russe et probablement la fin de la neutralité qui jusqu’ici avait garanti la paix dans la Baltique.
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