Article écrit le 10/08/2019 – Par Mingzi – Crédit photo : 123RF
Dans la lignée de ses concurrents, la banque suisse UBS vient d’annoncer qu’elle allait abaisser à 500 000 euros le seuil à partir duquel elle facture les dépôts de ses clients particuliers. Pourquoi cette facturation ? Cette pratique va t’elle s’étendre aux banques françaises ?
La banque suisse UBS, spécialisée dans la gestion de fortune, vient d’annoncer qu’elle allait abaisser le seuil à partir duquel elle facture les dépôts de ses clients particuliers détenteurs d’un compte courant en Suisse. À partir de novembre, les clients détenteurs d’un compte dépôt pour un montant supérieur à 500 000 euros (vs 1 million d’euros précédemment) devront régler des frais annuels de 0,6%. Et pour les dépôts de plus de 2 millions de francs suisses, les frais grimpent à 0,75%. Ses concurrents, Pictet et Julius Baer, pratiquent déjà ce type de frais. Crédit Suisse envisage également de ponctionner ses clients de 0,4% au-delà du million d’euros de dépôts.
Répercuter le coût des dépôts sur les clients
Depuis la crise financière de 2008, les banques centrales ont mis en place des mesures pour alléger la dette des États, relancer et soutenir l’économie. Cela se traduit par des taux d’intérêt historiquement bas voire négatifs. L’accès au crédit pour les entreprises et pour les particuliers est ainsi facilité, ce qui booste la consommation et les emplois.
En 2015, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé le taux de refinancement à zéro. Et pour dissuader les banques de faire des réserves, la BCE a ensuite adopté un taux de refinancement négatif à -0,40%. Ainsi, une banque qui place 100 euros de liquidités auprès de la BCE, ne récupère que 99,6 euros. Les liquidités déposées par les clients sur leurs comptes dépôts coûtent donc de l’argent aux banques.
À l’heure actuelle, les taux pratiqués par la BCE et la Banque nationale suisse (BNS) sur les dépôts sont respectivement de -0,40% et -0,75%.
Comme les taux semblent durablement bas pour encore longtemps, les banques suisses ont décidé de répercuter le coût de ces taux négatifs sur leurs clients.
« Les conditions sur les marchés monétaires et de capitaux restent très difficiles. Les taux d’intérêt sont plus faibles qu’attendu, se maintenant en terrain négatif », a expliqué la banque UBS. « Nous supposons que cette période de faibles taux d’intérêt va durer encore plus longtemps », a-t-elle ajouté.
Les banques françaises vont-elles facturer les dépôts ?
D’une manière générale, la rentabilité des banques européennes est mise à mal par la faiblesse des taux d’intérêt. Elles sont de plus en plus nombreuses à annoncer des résultats à la baisse.
La facturation des dépôts n’est pas une pratique réservée à la Suisse. En Allemagne, beaucoup de banques facturent déjà les dépôts de leurs clients particuliers au-delà d’un certain montant.
UBS a précisé que cette facturation ne concernait que la filiale suisse et n’a pour l’instant pas évoqué une extension aux autres pays.
À ce stade, les banques françaises ne semblent pas s’engager dans cette voix. Elles se veulent pour l’instant rassurantes. Frédéric Oudéa, directeur général de la Société Générale, avait déclaré dans le journal Les Echos à ce sujet : « on est très loin de mettre en place une facturation des dépôts ».
À lire aussi …