Article écrit le 07/04/2019 – Crédit photo : 123RF
Dans la nouvelle trajectoire budgétaire dévoilée cette semaine, Gérald Darmanin annonce que les baisses d’impôts vont s’amplifier. Dans une interview donnée au Journal du Dimanche (JDD) du 7 avril, le Ministre des comptes publics explique comment il compte s’y prendre.
« Nous sommes le gouvernement qui a le plus diminué les impôts »
Dans l’interview donnée au JDD, Gérald Darmanin explique la nouvelle feuille de route qu’Emmanuel Macron lui a donnée : « rétablir les comptes publics au service d’une ambition : baisser les impôts ».
Une feuille de route qu’il estime être dans la continuité des mesures déjà mises en place : suppression des cotisations salariales pour le chômage et la maladie, de la taxe d’habitation, de l’ISF, création d’une flat tax sur les revenus du capital, allègement de l’impôt sur les sociétés, suppression d’une vingtaine de petites taxes, « nous sommes le gouvernement qui a le plus diminué les impôts au cours de ces 20 dernières années » affirme t’il.
Faire baisser la pression fiscale de 1,4 point d’ici à 2022
L’objectif du gouvernement est de faire baisser la pression fiscale de 1,4 point d’ici à 2022. Un objectif ambitieux alors que le Ministre a revu les prévisions de croissance à la baisse pour 2019. Comment compte t’il s’y prendre pour réduire les impôts avec une croissance qui faiblit ? « Soit on fait plus d’économie, soit on supprime des niches fiscales, soit on travaille davantage. Tout est sur la table. »
Pour lui, alléger la fiscalité est compatible avec la réduction des déficits : « Pour cela il faut être capable de diminuer la dépense publique. Nous assumons d’avoir baissé les dépenses en transformant les politiques du logement et des contrats aidés, en acceptant de ne pas renouveler 120 000 postes de fonctionnaires d’ici à 2022, en demandant à l’audiovisuel public de faire des économies » explique t’il.
Mettre l’impôt au service de l’économie
Cela passe aussi par une remise à plat de la fiscalité : « supprimer la taxe d’habitation : ce sera le cas pour 100% des français d’ici 2022, c’est redonner 17 milliards d’euros aux ménages. Faire disparaître l’ISF, instaurer la flat tax, mettre en place une taxation des Gafa, c’est révolutionner notre fiscalité. C’est sortir de l’idéologie pour que l’impôt soit au service de l’économie et non qu’il l’empêche de fonctionner. »
Faut-il ajouter des tranches et rendre l’impôt sur le revenu plus progressif ?
Selon un sondage Ifop pour le JDD, 76% des français se disent favorables à la création de tranches d’imposition supplémentaires afin de rendre l’impôt sur le revenu plus progressif. Pour Gérald Darmanin, « c’est une piste parmi d’autres comme la suppression de la redevance audiovisuelle, la baisse des impôts de production pour les entreprises ou des droits de succession. Ce qui mine la progressivité de l’impôt, c’est l’optimisation fiscale que multiplicité des niches fiscales rend possible. Or elles ne sont pas toutes utiles ni justes. Les niches fiscales et crédits d’impôts, c’est 100 milliards d’euros par an. »
Rétablissement de l’ISF
Selon ce même sondage, 77% des français interrogés se disent favorable au rétablissement de l’ISF. Est-ce envisageable ? Gérald Darmanin n’est pas convaincu : « L’ISF a été remplacé par l’impôt sur la fortune immobilière. L’ISF est un impôt absurde purement idéologique qui n’est copié par aucun pays et qui n’a jamais contribué à faire baisser le chômage ».
Suppression de la TVA sur 50 produits de première nécessité
Selon le sondage, 90% des français interrogés y sont favorables. Mais pour le Ministre des comptes publics, la réponse n’est pas si évidente : la baisse de TVA pourrait se traduire par une hausse des marges des distributeurs, comme déjà observé dans le passé et ne pas bénéficier aux consommateurs. Par ailleurs, cela nécessiterait de convaincre la Commission européenne car une TVA à 0% n’est pas possible dans le cadre des règles actuelles.
Un impôt sur le revenu où chaque citoyen paierait même de manière symbolique
62% des français interrogés se déclarent favorables à un impôt payé par tous. Pour le Ministre des comptes publics « l ‘idée de faire payer l’impôt sur le revenu à ceux qui sont au RSA, ce n’est pas une bonne idée car ce ne serait pas une baisse d’impôt mais bien une hausse ».
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