Article écrit le 14/10/2018
« Le travail doit payer », tel est le fil rouge d’Emmanuel Macron. L’institut des politiques publiques a publié un rapport qui montre que les actifs en emploi sont les grands gagnants des mesures mises en place par le gouvernement.
La discussion parlementaire sur le budget est un temps fort de notre démocratie, et pourtant, en France, le budget n’est pas soumis à des évaluations indépendantes. Cette année l’Assemblée nationale a entamé un processus visant à solliciter des évaluations scientifiques de l’impact des mesures budgétaires.
Le Cepremap et l’IPP (Institut des politiques publiques) ont présenté leurs travaux permettant d’évaluer l’impact des mesures du Budget 2019 pour les ménages. Ils s’attachent à mesurer l’impact de ces mesures sur l’évolution du revenu disponible des ménages.
Le revenus disponible des ménages correspond à l’ensemble des revenus (revenus d’activité, du patrimoine, prestation sociales, pensions retraite, indemnités chômage) après déduction des impôts directs.
La classe moyenne et les plus fortunés voient leur revenu disponible augmenter
Globalement, la classe moyenne, c’est à dire les ménages dont le revenu disponible est situé entre le 30ème et 80ème centile de la distribution des revenus, et les 1% les plus aisés voient leur revenu disponible augmenter.
La classe moyenne bénéficie de la baisse progressive de la taxe d’habitation et les actifs de la baisse des cotisations salariales. Cela permet de compenser la hausse de fiscalité énergétique et le gel des prestations sociales.
Les 1% les plus aisés quant à eux bénéficient de la réforme de la fiscalité du capital (flat tax et IFI, impôt sur la fortune immobilière).
En revanche, aux deux extrêmes, les 20 % les plus modestes et les 20% les plus aisés (hormis les 1% les plus fortunés) voient leur revenu disponible diminuer.
Les premiers pâtissent de la faible revalorisation des prestations sociales (hors RSA) et des retraites, alors que l’inflation et le prix du tabac repartent à la hausse. Les bénéficiaires du minimum vieillesse et de l’allocation adulte handicapés sont épargnés dans la mesure où ces prestations seront revalorisées davantage que l’inflation.
Les 20% les plus aisés (hormis les 1% les plus fortunés) ne bénéficient pas encore de la suppression de la taxe d’habitation et ne tirent pas assez de revenus de leur patrimoine pour profiter des effets de la flat tax et de l’IFI.
Les actifs en emploi sont les grands gagnants, les retraités sont perdants
Si l’on s’intéresse à l’activité des ménages, les tendances sont radicalement différentes. Les actifs en emploi voient leurs revenus disponibles augmenter alors que celui des retraités diminue, notamment ceux qui font partie des 20% les plus aisés car ils ne bénéficient pas encore de la suppression de la taxe d’habitation et sont impactés par la hausse de la CSG (sans que cette augmentation soit compensée, contrairement aux actifs en emploi qui bénéficient d’une baisse des cotisations salariales).
À lire aussi …