Article écrit le 14/02/2021 – Par MINGZI – Crédit photo : 123RF
Invité sur BFM TV samedi 13/02, Bruno Le Maire, le Ministre de l’économie et des finances a réaffirmé la nécessité de mener la réforme des retraites dès la fin de la crise économique et de rembourser la dette contractée auprès de la BCE.
Le remboursement de la dette
Pour faire face à la crise sanitaire, les États dépensent sans compter. La dette a explosé et la question de son remboursement inquiète. Début février, plus de 100 économistes, parmi lesquels 50 Français, ont proposé de, tout simplement, annuler la dette des États contractée auprès de la BCE. « Nous nous devons à nous-mêmes 25% de notre dette et si nous remboursons cette somme, nous devrons la trouver ailleurs, soit en réempruntant pour faire rouler la dette au lieu d’emprunter pour investir, soit en augmentant les impôts, soit en baissant les dépenses », expliquent ces économistes.
Un scénario « inenvisageable » pour Christine Lagarde, présidente de la BCE, et qui constituerait « une violation du traité européen interdisant strictement le financement monétaire des États ».
La position de Christine Lagarde a été soutenue par Thierry Breton, Commissaire européen, sur RTL : » On a des obligations, des instruments financiers qui vont nous permettre de la rembourser à 20, 30, 40, peut-être 50 ans sur une très longue maturité», a t’il expliqué.
Invité sur BFM, Bruno Le Maire a rappelé qu’une « dette ça se rembourse » et a tenu à rassurer les Français sur la capacité de l’État Français à financer les mesures de soutien. « Quand on emprunte de l’argent (…), si vous voulez que les gens continuent à vous prêter de l’argent, il faut leur donner une garantie, une seule : vous les rembourserez » a t’il expliqué. En attendant, « les Français n’ont pas d’inquiétude à avoir sur notre capacité à financer les mesures de soutien », a assuré le ministre de l’Économie.
La réforme des retraites
Le Ministre a par ailleurs réaffirmé la volonté du gouvernement de mener à bien le projet de réforme des retraites (interrompu à cause de la crise sanitaire) dès la fin de la crise économique.
« Nous sommes (…) le pays développé qui travaille le moins. Et dans le même temps, nous sommes le pays qui a le système de protection sociale qui est parmi les plus généreux. Ce n’est plus tenable », a-t-il poursuivi, « et les Français le savent. » Garder un système de protection sociale généreux et efficace « a un coût », « et si on veut collectivement arriver à se le payer sans que ça pèse sur les retraites des Français (…), il faut qu’on accepte tous ensemble de travailler davantage », a expliqué M. Le Maire. Une telle réforme devra être entreprise « dès que la crise économique sera derrière nous », a-t-il estimé. « Lorsque la machine économique redémarrera, que la croissance sera de retour, oui, il faudra une réforme des retraites. »
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