Article écrit le 28/02/2017
Photo : Basquiat untitled – 2016-05-10 – Vente Christie’s New York NY
AMMA et Artprice, leader mondial de l’information sur le marché de l’art, ont publié leur rapport 2016 sur le marché mondial de l’art. Cette année 2016 voit le marché occidental se consolider et consacre la Chine au premier rang mondial du marché de l’art.
L’année 2016 voit le marché occidental se consolider et consacre la Chine au premier rang mondial du marché de l’art
En 2016, sur le marché de l’art mondial, les ventes se sont établies à 12,45 milliards de dollars, soit une baisse de 23% par rapport à 2015.
Le marché s’est stabilisé en Chine (-2%), mais a subit une baisse de 36% en Occident. Cette baisse coûte aux États-Unis leur place de leader du marché de l’art au profit de la Chine qui représente 38% du produit des ventes, devant les États-Unis (28%), le Royaume-Uni (17%) et la France (5%).
Entre 2009 et 2015, les pays occidentaux ont connu cinq années consécutives de croissance, qui s’est maintenue en 2015 grâce à un marché haut de gamme extraordinairement dynamique (140 enchères supérieures à 10 millions de dollars). Cette croissance exponentielle des prix ne pouvait durer indéfiniment : avec une conjoncture mondiale peu optimiste, les chefs-d’œuvre se sont raréfiés dans les salles de ventes (61 œuvres ont dépassé les 10 millions de dollars en 2016) impactant les recettes des grandes places de marché anglo-saxonnes : New York -43 % et Londres -30 %, où se concentre l’essentiel des ventes de prestige.
Indice des prix Artprice
Une intensitification du nombre de transactions en Occident
Avec 398 000 lots vendus, soit une progression de 11%, le nombre de transactions en Occident n’a jamais été aussi élevé.
La gamme des prix inférieure à 50 000 dollars présente la plus nette progression (+12%) et constitue 96% du marché occidental (en nombre de lots vendus). La moitié des lots vendus l’ont été pour moins de 970 dollars.
Le marché chinois
La calligraphie et la peinture traditionnelle continuent de représenter l’essentiel du marché chinois (92% des ventes). Toutefois, depuis deux ans, les collectionneurs chinois explorent de nouvelles pistes et enchérissent sur des chefs-d’œuvre de maîtres occidentaux. Les grands collectionneurs chinois ont désormais une approche stratégique de leur collection et ils y incluent des œuvres des grands maîtres occidentaux, tels que Monet, Van Gogh, Picasso, Rembrandt, Bacon et Modigliani.
L’art est entré dans le quotidien des Chinois et consommer des œuvres d’art abordables est devenu tendance, ce qui pourrait à l’avenir modifier la structure du marché de l’art en Chine.
Honk Hong est devenue une place incontournable du marché de l’art et attire de nombreuses galeries européennes et nord américaines.
Les performances financières
Sur la base d’un échantillon de 3 900 oeuvres d’art, Artprice a estimé que, pour une durée de détention moyenne de 11 ans, une oeuvre d’art se valorise de 5,9% par an en moyenne. Il faut néanmoins souligner qu’investir dans une oeuvre d’art peut être risqué : 45% des oeuvres de l’échantillon enregistrent une variation de prix négative.
Les artistes
L’art européen occupe une place importante au sein du Top 500 des artistes, dans lequel figurent 40% d’artistes européens contre 30% d’artistes chinois et 15% d’américains. L’Art Moderne représente une période cruciale pour le Marché de l’Art en Occident et pèse 44 % des recettes annuelles.
Les meilleures enchères se portent généralement sur la période entre la fin du XIXème siècle et les années 80. À noter cette année, l’arrivée dans le top 10 des meilleures enchères d’un artiste chinois vivant (un des artistes vivants les plus côtés au monde grâce au soutien du marché chinois, très puissant financièrement et le seul à le diffuser) et une oeuvre de Rubens (1577 – 1640).
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