Article écrit le 15/12/2019 – Par MINGZI – Crédit photo : Fotolia
Système à points, âge de départ à la retraite, régimes spéciaux, retraite des femmes … le point sur les mesures phares de la réforme des retraites et sur les points de contestation.
Un système universel à points
La réforme des retraites repose sur un système universel dans lequel un euro cotisé donne les mêmes droits pour tous. Le salarié acquiert chaque année des points qui vont se cumuler tout au long de sa carrière. Les cotisations versées sont converties en points, selon une «valeur d’achat». Au moment de la retraite, le total des points est multiplié par la «valeur de service» du point. Les valeurs des points varient chaque année. Cela permet en effet de garantir l’équilibre du système des retraites.
Le principe du financement par répartition serait conservé : les cotisations versées par les actifs continueraient à financer les pensions des retraités.
L’âge de départ à la retraite
L’âge légal de départ à la retraite actuel (62 ans) ne serait pas modifié. Mais pour inciter les Français à travailler au-delà de l’âge légal, un « âge d’équilibre » ou « âge pivot », fixé à 64 ans, serait mis en place, avec un système de bonus-malus. Le salarié serait libre de liquider sa retraite avant 64 ans, mais avec une décote, ou de travailler après 64 ans pour se constituer une pension plus élevée (bonifiée).
La fin des régimes spéciaux
La réforme des retraites prévoit la disparition des 42 régimes de retraite actuels au profit du système universel par point. C’est donc la fin des régimes spéciaux. Pour compenser la pénibilité du travail, le dispositif pénibilité actuellement en vigueur pour les salariés du secteur privé s’appliquerait. Seuls les militaires et certains fonctionnaires (policiers, pompiers) pourraient continuer à bénéficier d’un départ anticipé à la retraite.
Bien entendu, cette mesure suscite la colère des bénéficiaires de ces régimes (cheminots, enseignants, agents hospitaliers …). En juin 2019, la Cour des comptes a effectué un audit des régimes spéciaux. Quelle est l’ampleur du changement pour ces bénéficiaires ?
L’Âge de départ à la retraite
En 2017, alors que l’âge effectif de départ à la retraite était de 63 ans dans le privé, il était de 58 ans pour les IEG (industries électriques et gazières), de 57 ans pour la SNCF et de 56 ans pour la RATP. À 60 ans, 81% des salariés des IEG, 95% de ceux de la SNCF et 90% de ceux de la RATP sont à la retraite, alors qu’ils ne sont que 30% dans le secteur privé. Dans le secteur hospitalier, ils sont 62%.
Le Montant des pensions retraite
Pour les nouveaux retraités de 2017, la pension brute moyenne pour une carrière complète s’élève à 3 592 euros pour les IEG, à 3 705 euros à la RATP et à 2 636 euros à la SNCF contre 2 206 euros pour les fonctionnaires civils de l’État contre 1 400 euros dans le privé. Pour les cadres de la RATP, les pensions montent à 5 737 euros en moyenne et 4 955 euros pour les cadres des IEG.
En 2017, les financements publics représentaient 62% du total des ressources du régime de la SNCF, 59% de celui de la RATP.
La retraite des femmes
En 2018, la pension moyenne des hommes au moment du départ à la retraite était de 1 933 euros, contre 1 123 euros pour les femmes, soit un écart de 42%. Aujourd’hui, 38% des femmes touchent une pesion inférieure à 1 000 euros. Lors de son discours de présentation du projet de réforme des retraites, le Premier ministre a expliqué vouloir « construire un système de retraite plus juste pour les femmes ». Quelles sont les mesures prévues ?
Une pension minimale de 1 000 euros
La mise en place d’une pension minimale de 1 000 euros nets par mois devrait bénéficier en priorité aux femmes car elles sont plus nombreuses à percevoir une petite retraite. Néanmois, pour en profiter, il faudra avoir accompli une carrière complète au SMIC.
La maternité
Aujourd’hui, une femme reçoit 8 trimestres supplémentaires pour chaque enfant. Le nouveau système de retraite prévoit un nouveau dispositif : chaque enfant donnera droit à une majoration de 5% des points acquis pour la retraite. Cette bonification pourra être allouée à la mère ou au père ou encore être répartie entre les deux parents. Par défaut, elle sera attribuée à la mère.
Aujourd’hui, au troisième enfant, la pension de chacun des parents, est majorée de 10%. La réforme des retraites prévoit qu’au troisième enfant, une majoration de 2% supplémentaire sera appliquée, en plus des 5% de bonification pour chaque enfant.
Les pensions de réversion
Les pensions de réversion sont perçues à 88% par les femmes à la disparition de leur conjoint.
La réforme des retraites prévoit que la pension de réversion ne se calcule plus à partir d’un pourcentage de la pension du conjoint décédé, mais à partir du niveau de vie ménage. Pour garantir le niveau de vie du conjoint survivant, le montant de la pension de réversion pourrait correspondre à 70% du montant total des deux pensions.
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