Article écrit le 25/03/2018
Le déficit public de la France s’établit à 2,6% du PIB, en-dessous des 3% exigés par Bruxelles et permet à la France de retrouver un début de crédibilité auprès de ses partenaires européens.
Une meilleure crédibilité au niveau européen
Selon les chiffres publiés par l’INSEE, le déficit public de la France a atteint 2,6% du PIB en 2017. Ce chiffre est une double bonne nouvelle.
Il est tout d’abord inférieur aux prévisions qui tablaient plutôt sur un déficit de 2,9%.
Ensuite, le déficit de la France passe en-dessous de la barre des 3% exigés par les traités européens. En 2016, avec un déficit de 3,4% du PIB, la France était avec l’Espagne le dernier pays de l’Union Européenne à ne pas respecter son engagement. Elle s’était déjà vue accorder deux délais de deux ans par Bruxelles pour ramener son déficit en-dessous de 3% de son PIB.
« Pour être le leader en Europe », la France doit « montrer l’exemple », avait mis en garde fin janvier le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, appelant Paris à poursuivre ses efforts.
C’est la première fois depuis 2007 que la France repasse sous cette fameuse barre des 3%. « Je ne fais pas des 3% un totem, mais un symbole : celui de la crédibilité retrouvée auprès de nos partenaires européens », avait expliqué à l’automne le ministre des Finances Bruno Le Maire.
Les prélèvements obligatoires sont passés de 44,6% à 45,4% du PIB
Le déficit cumulé de l’Etat, des Collectivités locales et de la Sécurité sociale pour 2017 s’est donc établi à 59,3 milliards d’euros en 2017 (soit 2,6% du PIB contre 3,4% en 2016). Selon l’INSEE, ce progrès est essentiellement dû à deux facteurs.
Tout d’abord l’accélération de la croissance (2% en 2017 contre 1,7% attendus) a permis des recettes fiscales plus élevées que prévu. Ainsi, les prélèvements obligatoires ont augmenté en 2017, passant de 44,6% à 45,4% du PIB.
Ensuite, la tenue du budget de l’Etat s’est traduite par une baisse de 1,3 milliards d’euros. Le solde des comptes des collectivités locales s’est dégradé de 2,2 milliards d’euros, mais ce mauvais résultat a été compensé par la réduction du déficit de la Sécurité sociale (qui s’élève à 5,1 milliards d’euros en 2017), le « plus faible » enregistré « sur les 15 dernières années », selon le ministère des Finances.
Par ailleurs, Bercy a obtenu le feu vert pour un remboursement en deux temps des 10 milliards d’euros liés à l’invalidation de la taxe sur les dividendes. De plus, l’Insee a choisi dans son traitement comptable de n’intégrer que partiellement le coût de la recapitalisation d’Areva (5 milliards) dans le déficit public.
La dette publique continue à s’accumuler
Pour autant, il ne faut pas crier victoire trop vite. La dette publique continue à s’accumuler tant que les comptes publics sont dans le rouge. Elle a atteint 97% du PIB fin 2017 (soit 2 218 milliards d’euros), contre 96,6% fin 2016 (soit 66 milliards de plus en 2017).
Début janvier, Pierre Moscovici avait d’ailleurs déjà mis en garde la France : « Il ne suffit pas de passer sous la barre des 3 % de déficit, il faut la franchir franchement », ajoutant : « La moyenne » du déficit public « dans la zone euro, c’est 0,9 %, pas 3 % ».
Dans son projet de loi de finances 2018, le gouvernement a prévu un déficit de 2,8% en 2018, et 2,9% en 2019. A suivre …
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