Article écrit le 18/04/2017
Citoyen convaincu par les enjeux environnementaux, vous souhaitez prendre part au financement de la transition énergétique. Comment contribuer de manière directe et concrète tout en espérant en tirer des gains financiers ?
Les enjeux de la loi sur la transition énergétique du 18 août 2015
La loi sur la transition énergétique vise à préparer l’après pétrole et à instaurer un modèle énergétique qui permet de faire face aux différents enjeux (approvisionnement, prix, épuisement des ressources, protection de l’environnement). Afin de donner un cadre à ce projet, la loi fixe des objectifs. Ainsi, la part des énergies renouvelables devra être portée à 23 % de la consommation d’énergie en 2020 et à 32 % en 2030. Cela permettrait la création en France de 100 000 emplois à court terme (dont près de 30 000 dans le secteur des énergies renouvelables).
En France, l’électricité renouvelable couvre 19,6 % de l’électricité consommée en 2016. La filière hydraulique représente 56% et les filières éoliennes et solaires photovoltaïques plus de 40%. Ces deux dernières filières connaissent actuellement une forte croissance : elles représentent 96 % des nouvelles capacités installées. (Source : Panorama de l’électricité renouvelable au 31 décembre 2016).
Comment prendre part au développement des énergies renouvelables ?
Pour un particulier, les possibilités d’investissement dans les énergies renouvelables sont encore peu évidentes, mais le marché commence à s’organiser. Ainsi, l’État français a émis récemment sa première obligation « verte », les gestionnaires d’actifs proposent des fonds dédiés (accessibles via certains contrats d‘assurance vie ou sur compte titre), le LDDS (Livret Développement Durable Solidaire) a pour finalité de financer des entreprises qui mettent au cœur de leur projet l’engagement social et environnemental.
Mais tous ces placements semblent bien loin de toute réalité concrète car au final, l’épargnant ne sait pas comment son argent est utilisé.
Ici encore, la loi sur la transition énergétique est venue donner un coup de pouce en invitant les producteurs d’énergie renouvelable à associer le grand public au financement de leurs projets, permettant ainsi de développer le crowdfunding « vert », grâce au cadre légal mis en place en 2014 qui permet aux particuliers de prêter directement et avec intérêt aux entreprises.
Comment le crowdfunding permet-il aux particuliers de contribuer de manière directe et concrète au développement des énergies renouvelables ?
Nous avons demandé à Lendosphere, plateforme de crowdfunding spécialisée dans les projets de développement durable et d’énergie renouvelable, de nous éclairer sur ce point.
Lendosphere a été lancée en décembre 2014 avec une conviction forte : il est possible de réconcilier économie et écologie.
La plateforme sélectionne des entreprises sur la base de la solidité financière de leur projet et du sérieux de leur démarche en matière de développement durable. Les projets proposés concernent par exemple des centrales solaires et des parcs éoliens.
Le particulier inscrit sur la plateforme accède à la sélection et choisit le projet auquel il souhaite contribuer. Il prête à partir de 50 € à l’entreprise choisie sur une durée de 18 mois à 5 ans. En retour, il reçoit un versement régulier (composé des intérêts et de la partie du capital remboursé) qui peut aller de 4% à 8% par an.
Tout est gratuit pour le prêteur. Les remboursements se font à échéances régulières, selon le tableau d’amortissement de chaque projet (tous les mois, trimestres, semestres ou années). Il est tenu au courant régulièrement des avancées du ou des projet(s) qu’il soutient.
Une approche qui permet aux citoyens de s’impliquer dans les projets de leur territoire et d’en partager les retombées économiques
Lorsqu’elle lance une campagne de financement, Lendosphere privilégie une communication locale, ciblée sur les riverains du projet. Cela permet à l’entreprise porteuse du projet de les impliquer, d’obtenir leur soutien et favoriser leur acceptation du projet. Cela offre aussi la possibilité aux riverains d’en partager les retombées économiques.
Des taux d’intérêt bonifiés. Pour certains projets, la plateforme propose aux investisseurs riverains un taux d’intérêt bonifié de 1 à 2 points. Par exemple, pour la campagne de financement du parc photovoltaïque de la société Valorem en Aquitaine, le taux d’intérêt proposé était de 4%, mais les riverains pouvaient bénéficier d’un taux allant jusqu’à 6%. Résultat : plus de 350 000 € collectés, 279 prêteurs et plus de 80% du montant prêté par les riverains du projet !
Aujourd’hui, Lendosphere rassemble une communauté de plus de 5 000 personnes réparties dans tous les départements de France. Deux tiers sont des prêteurs récurrents : ils commencent par investir dans un projet local près de chez eux et à chaque remboursement, ils réinvestissent dans un nouveau projet. Les opérations sont ouvertes pour tous les Français.
Les risques
Investir dans le crowdfunding « vert » peut rapporter entre 4% et 8%, mais ce type de placement n’est pas sans risque, car si l’entreprise porteuse du projet n’est plus en capacité de payer ses échéances ni de rembourser les sommes empruntées (en cas de faillite par exemple), alors l’investisseur perd son capital. C’est un risque qu’il faut donc accepter avant de se lancer.
En ce qui concerne Lendosphere, sur 57 projets financés depuis son lancement en 2014 (soit environ 14 millions d’euros collectés), 100% des engagements ont été honorés et il n’y eu à ce stade aucun défaut ou retard de remboursement.
Un marché soutenu par les pouvoirs publics avec la création d’un label pour les plateformes de crowdfunding « vert »
Le 7 avril dernier, Ségolène Royal, Ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, a signé le décret portant création du label « Financement participatif pour la croissance verte ». Ce label a pour objectif de favoriser et valoriser les projets « verts » financés par les citoyens via des plateformes de financement participatif. Il permettra notamment de mesurer les impacts écologiques et énergétiques des différents projets financés. Les premiers projets labellisés sont attendus pour le premier semestre.
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