Article écrit le 10/09/2022 – Par MINGZI – Crédit photo : 123RF
À un mois des élections présidentielles, le Brésil fait face à ses problèmes qui ont été aggravés par la guerre en Ukraine et la forte mortalité due au Covid (680.000 décès répertoriés). Malgré des progrès fulgurants en 60 ans, ce géant est toujours aussi fragile.
Un géant béni des dieux
Le Brésil s’étend sur 8.5 millions de km2, la 5ème plus grande superficie mondiale avec les paysages les plus variés au monde. Sa population est passée de 75 millions d’habitants en 1960 à 214 millions en 2021. Son PIB a fortement cru de 17 milliards de dollars en 1960, 650 milliards en 2000 à 1700 milliards en 2021.
Les ressources agricoles lui permettent d’être parmi les premiers mondiaux pour la production de café, de canne à sucre, de soja et d’oranges.
Le Brésil détient 12% de l’eau douce de la planète (record mondial) et l’Amazonie, forêt poumon de la Terre, fait 10 fois la France.
Les ressources minérales lui permettent d’être parmi les premiers exportateurs mondiaux de fer, d’aluminium, de bois et de charbon.
Le Brésil dispose également de réserves de pétrole et de gaz et les centrales hydrauliques fournissent plus de 60 % de sa production électrique.
Enfin, son industrie est reconnue dans plusieurs domaines dont le textile, l’automobile ou l’aéronautique.
En termes de commerce extérieur, en 2020, ses 3 premiers clients sont la Chine, les USA et l’Argentine et ses 3 premiers fournisseurs la Chine, les USA et l’Allemagne (la France est le 8ème fournisseur).
Un PIB par habitant de 7.500 $ (85ème rang mondial) qui traduit de grandes faiblesses
1- Un manque important de travaux d’infrastructures pour les routes, les transports ferroviaires et maritimes alors même que la géographie du pays l’exige pour développer l’économie et les échanges.
2- Ces travaux nécessitent des centaines de milliards d’investissements sur plusieurs années mais les budgets publics ne sont pas organisés pour cela et les financements privés reprochent le manque de transparence et la corruption généralisée (le pays est classé au 46ème rang mondial de la corruption en 2020).
3- L’éducation est défaillante en raison de la complexité de l’organisation scolaire, du faible niveau des professeurs et du niveau de l’enseignement. Ce problème d’éducation se répercute sur le manque de main d’oeuvre qualifiée (il manquerait 30.000 ingénieurs chaque année) et la faiblesse de la classe politique.
4- Une société encore marquée par la violence avec un taux d’homicide en 2020 de 21 pour 100.000 habitants ce qui le classe 15ème mondial.
Avec un tel potentiel naturel et démographique, le Brésil devrait déjà être une grande puissance sud-américaine à défaut d’être mondiale.
Les problèmes à résoudre sont d’ordre structurels et exigeront une vraie planification sur plusieurs années.
C’est le gouvernement brésilien qui devra donner l’exemple et c’est pourquoi l’élection présidentielle est un enjeu fondamental.
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