Article écrit le 25/05/2020 – Par MINGZI – Crédit photo : 123RF
Selon une étude de Janus Henderson, société de gestion d’actifs internationale, si les dividendes mondiaux n’ont quasiment pas été affectés au cours du premier trimestre, ils pourraient accuser une chute de 15% à 35% en 2020.
En Mars dernier, le Gouvernement Français a appelé les entreprises, notamment celles qui ont eu recours au chômage partiel, à réduire voire renoncer au versement de dividendes au titre de 2019. Les entreprises qui en verseront ne pourront pas bénéficier d’un report de charges et des prêts bancaires garantis par l’État. L’objectif de cette mesure est d’inciter les entreprises à utiliser ces capitaux non versés pour faire face aux impacts de la crise sanitaire ou l’investir dans l’économie réelle.
Dans le même temps, la BCE (Banque centrale européenne) a demandé aux banques de la zone euro de ne pas verser de dividendes au moins jusqu’au mois d’octobre 2020, et ce afin « d’accroître la capacité des banques à absorber les pertes et à soutenir les prêts aux ménages, aux petites entreprises et aux entreprises pendant la pandémie de coronavirus ».
Dans son édition de Mai 2020, Janus Henderson, société de gestion d’actifs internationale, fait le point sur les dividendes versés au titre de 2019 et donne ses prévisions pour les dividendes 2020 à l’échelle internationale. Si les dividendes mondiaux n’ont quasiment pas été affectés, au cours du premier trimestre, ils pourraient accuser une chute de 15% à 35% en 2020.
Les dividendes n’ont quasiment pas été affectés au premier trimestre par la crise sanitaire
Janus Henderson est une société de gestion d’actifs internationale. Elle a mis au point un indice, le JHGDI (indice Janus Henderson Global Dividend), qui permet de mesurer l’évolution des dividendes versés par les multinationales à leurs investisseurs.
Il ressort de l’analyse que les dividendes n’ont quasiment pas été affectés, au cours du premier trimestre, par la pandémie de Covid-19 : les dividendes totaux ont augmenté de 3,6% à l’échelle internationale pour atteindre un nouveau record pour un premier trimestre de 275,4 milliards de dollars.
Les dividendes mondiaux pourraient chuter de 15% à 35% en 2020
Si la pandémie n’a eu quasiment aucune incidence sur les dividendes du premier trimestre, l’impact sera beaucoup plus important sur le reste de l’année. Les dividendes seront, à travers le monde, influencés par l’étendue de l’épidémie, la rigueur du confinement, la réponse politique, la réglementation, la composition sectorielle, le caractère saisonnier des dividendes et la politique de dividendes.
Dans son scénario le plus optimiste, qui intègre uniquement les réductions de dividendes qui ont déjà été annoncées ou qui sont fort probables, Janus Henderson estime que les dividendes mondiaux chuteront de 15% en 2020. Le scénario le plus pessimiste, qui prend en compte également tous les dividendes plus vulnérables, prévoit une chute des dividendes mondiaux de 35% en 2020.
Pour la société de gestion, l’incidence devrait même continuer de se faire sentir en 2021.
Des disparités selon les secteurs et les zones géographique
Les banques, le secteur de la consommation discrétionnaire et certains secteurs industriels, tels que l’aérospatiale, plus sensibles à l’économie, sont les plus affectés.
Les dividendes des secteurs de la technologie, de la santé, de l’alimentation et la majeure partie des secteurs de la consommation de base (à l’exception des producteurs de boissons qui dépendent fortement du commerce des bars et des restaurants) devraient être plus à l’abri.
Les secteurs plus tributaires du soutien du gouvernement pourraient également trouver opportun de réduire ou d’annuler leurs dividendes pendant un certain temps.
Bien que l’épidémie de coronavirus soit sévère aux États-Unis et que son confinement soit strict, les mesures de relance sont solides et, jusqu’à présent, aucune exigence réglementaire n’a été imposée aux sociétés pour les dissuader de payer des dividendes. De plus, la composition sectorielle du pays, avec une forte exposition à la technologie, est favorable. Par ailleurs, le versement des dividendes est trimestriel (ce qui permet de répartir le risque d’annulation) et les taux de distribution sont relativement faibles (les rachats d’actions sont populaires aux États-Unis). Pour ces raisons, les dividendes devraient être plus résilients.
Par contre, bien que la réponse politique ait été solide en Europe, l’épidémie est sévère et le confinement strict. Les banques, un secteur important en Europe, ont été forcées par les régulateurs à cesser les versements de dividendes. De plus, le fait que le versement des dividendes soit annuel signifie que la décision d’annuler les dividendes a un impact unique important. Les ratios de distribution sont assez élevés et l’Europe devrait donc être l’une des régions les plus affectées.
À lire aussi …