Article écrit le 28/10/2018
Selon le dernier rapport Artprice sur le marché de l’art contemporain, l’indice des prix de l’art contemporain a progressé de +18,5% sur les 12 derniers mois. Le point sur l’évolution de ce marché et sur sa fiscalité.
Le marché de l’art contemporain
Selon le dernier rapport Artprice sur le marché de l’art contemporain, pour la première fois depuis la crise financière de 2008, les quatre principaux indicateurs de la santé du marché de l’art contemporain sont tous positifs sur les 12 derniers mois :
- le chiffre d’affaires mondial, en hausse de +19%, atteint 1,9 milliards de dollars
- le nombre de lots vendus augmente de +17% avec 66 850 adjudications
- le taux d’invendus mondial reste stable à 39%
- l’indice des prix de l’art contemporain progresse de +18,5%
D’après Artprice, sur le long terme, l’art contemporain est, avec l’art d’après-guerre, la seule période de création véritablement performante dans son ensemble.
Pendant les cinq années qui ont précédé la crise financière de 2008, le marché de l’art contemporain a connu une importante croissance, porté par des marchés financiers très optimistes et la globalisation du marché de l’art avec l’avènement de la Chine. Retombés de -25% pendant la crise financière, les prix ont montré quelques difficultés à se maintenir au cours des dernières années.
Ils ont entamé une nouvelle période faste au cours des neuf derniers. Les dix plus belles progressions mettent en évidence les performances sur le long terme : ce sont les artistes dont les oeuvres ont commencé à être vendues aux enchères dans les années 1990 – 2000 (qui repassent à présent en ventes publiques) qui ont enregistré les performances les plus importantes.
Mais attention, la volatilité des prix n’est pas sans risque pour les collectionneurs : l’enthousiasme du marché entre 2013 et 2015 pour certains très jeunes plasticiens américains a aujourd’hui de lourdes répercussions pour les acheteurs qui s’étaient laissés séduire.
Selon le rapport Artprice, sur un échantillon de près de 1 000 oeuvres contemporaines achetées aux enchères et revendues par ce même biais au cours des 12 derniers mois, le rendement annuel moyen s’élève à +8,1%. Cependant, la valeur de 40% de ces oeuvres a diminué entre leurs deux derniers passages en salles de ventes. La diversification d’une collection reste donc primordiale.
Pour satisfaire une demande toujours croissante, les oeuvres circulent de plus en plus rapidement et de nouvelles pièces abreuvent continuellement le marché. Néanmoins, il s’écoule en moyenne neuf ans entre deux passages d’une oeuvre en salle des ventes.
Selon l’indice des prix Artprice, depuis janvier 2000, la valeur générale des oeuvres contemporaines a progressé de +88%, contre +85% pour l’indice boursier américain S&P 500. Sur 18 ans, ces deux indices affichent une prise de valeur comparable de +3,5% par an, en moyenne. Cependant, les courbes très différentes de ces deux indices montrent que le marché de l’art contemporain est peu corrélé aux marchés financiers et à ce titre permet de diversifier les investissements.
Le prix moyen d’une oeuvre contemporaine vendue aux enchères est de 28 000 dollars. 90% des oeuvres contemporaines ne dépassent pas 22 400 dollars (frais acheteurs inclus) et les oeuvres supérieures à 100 000 dollars représentent tout juste 3% des transactions.
La fiscalité des oeuvres d’art
La suppression de l’ISF et son remplacement par l’impôt sur la fortune immobilière depuis janvier 2018 ne change rien pour les collectionneurs particuliers puisque l’art était déjà exonéré d’ISF. En revanche, cela profite à ceux qui détiennent une œuvre d’art indirectement via une société.
Quelle est la fiscalité d’une œuvre d’art au moment de la cession ? Lorsqu’un particulier cède une œuvre d’art, il peut êtreexonéré d’impôt dans les cas suivants :
- si le montant de la vente est inférieur à 5 000 €
- s’il a détenu l’oeuvre d’art plus de 22 ans (il faut pouvoir en apporter la preuve)
- si l’oeuvre est vendue à un musée agréé
Dans les autres cas, il peut choisir entre deux possiblités, selon ce qui est le plus favorable pour lui :
- appliquer l’impôt par défaut : 6,5% sur le prix de vente
- ou, s’il est en mesure d’établir la preuve du prix et de la date d’achat de son oeuvre d’art : appliquer un impôt de 34,5% sur la plus-value. Après la seconde année de détention de son oeuvre d’art, la plus-value soumise à l’impôt diminue de 5% par année de détention.
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