Article écrit le 06/09/2020 – Par MINGZI – Crédit photo : Fotolia
Selon les dernières prévisions du site Meilleurs Agents, le marché immobilier montre des signes de ralentissement. Si la demande devrait ralentir, les prix ne devraient pas s’effondrer pour autant. Le site anticipe une baisse des prix contenue de 1%.
Les premiers signes d’un ralentissement
L’année 2020 est une année particulière pour le marché de l’immobilier. Après un début d’année très dynamique, le marché a connu un arrêt brutal pendant le confinement, entrainant une véritable chute du nombre de transactions (270.000 ventes non réalisées). La sortie du confinement s’est traduite par un rattrapage rapide, au point d’enregistrer 90.000 transactions de plus entre mai et août par rapport aux prévisions.
Aujourd’hui, le marché semble retrouver un rythme normal. Selon les estimations de Meilleurs Agents, près de 918.000 ventes devraient être signées à la fin décembre 2020. Un chiffre certes en net recul par rapport au 1,065 million enregistré l’an passé mais qui placerait malgré tout 2020 à un niveau comparable à celui de 2017, la 3e meilleure année en termes de volumes de transactions.
Du coté des prix, le premier trimestre 2020 a été marqué par une hausse généralisée à tout l’Hexagone. Sur une année glissante, entre le 1er septembre 2019 et le 1er septembre 2020, la tendance reste globalement haussière avec +1,9%. Néanmoins, selon les indicateurs Meilleurs Agents, elle tend à s’essouffler, notamment dans certaines grandes métropoles qui tiraient jusque-là le marché vers le haut. À l’image, par exemple, de Toulouse où les prix, après avoir grimpé de 7,1% entre le 1er septembre 2019 et le 15 mars 2020, reculent depuis cette date de 0,5%. Même chose à Montpellier (+4,1% contre -0,5%) ou encore à Paris (+5,1% contre -0,4%) où le seuil des 11 000 €/m2 qui aurait dû être atteint d’ici la fin de l’année paraît désormais hors de portée.
Source : Meilleurs Agents
La demande devrait ralentir
Bien que les taux des prêts immobiliers restent historiquement bas, la demande (c’est à dire le nombre d’acheteurs) devrait peu à peu s’éroder.
En effet, suite aux recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) fin 2019, l’heure est au durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers par les banques qui, par ailleurs, se veulent prudentes dans le contexte économique et sanitaire actuel. La politique développée au cours du dernier trimestre par les établissements bancaires tend d’ores et déjà à exclure de l’emprunt une partie des acheteurs considérés parmi les plus fragiles (ayant un taux d’effort supérieur à 35%, sans apport) ainsi que les investisseurs.
La prévisible hausse du chômage et les incertitudes sur l’évolution du contexte économique et sanitaire devraient également impacter défavorablement la demande.
Les premiers signes de ralentissement se font déjà sentir à Paris et dans les dix plus grandes villes de l’Hexagone où, d’après les indicateurs avancés de Meilleurs Agents, la tension immobilière entre acquéreurs et vendeurs se relâche au profit d’un rapport plus équilibré (11% d’acheteurs de plus que de vendeurs à Paris et 12% à Nantes contre 26% en mars).
Pas d’effondrement des prix attendu
Cette période incertaine et inédite qui s’ouvre devrait être marquée par l’arrêt de la hausse continue des prix que l’on connait depuis cinq ans. Meilleurs Agents projette une baisse contenue des prix en France de l’ordre de 1% d’ici septembre prochain avec un volume de transactions de 850.000 à 900.000 pour l’année 2021. Par ailleurs, plus la reprise se fera attendre, plus les grandes métropoles (traditionnellement locomotives du marché immobilier hexagonal) seront également exposées. Montpellier et Nice, sont parmi les plus grandes villes où le recul des prix devrait être le plus fort (-2% à 0% sur les 12 prochains mois) tandis que Lille est la plus à même à résister (de +2% à +4% pour les 12 prochains mois).
La question d’un possible effondrement des prix semble peu probable car la demande, même si elle ralentit, devrait rester soutenue grâce aux taux d’emprunt toujours favorables qui offrent des conditions de financement et un pouvoir d’achat exceptionnels aux acquéreurs parvenant à sécuriser leur financement. Ensuite, les territoires au marché très tendu disposent encore d’une certaine marge pour absorber le choc.
Source : Meilleurs Agents
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