Article écrit le 27/07/2023 – Par MINGZI – Crédit photo : 123RF
L’Autorité des marchés financiers (AMF) vient de publier les résultats de son enquête biannuelle sur les Français et la finance durable. Si la majorité des Français considèrent le développement durable comme un enjeu important, la sécurité et la rentabilité sont toujours les critères clés en matière de choix de placements financiers.
Le développement durable s’impose dans le quotidien des Français : 66 % d’entre eux le considèrent comme un enjeu important. En matière d’épargne et de placements, 75 % des personnes interrogées déclarent que l’impact des placements responsables sur l’environnement reste un sujet important et 54 % affirment que la durabilité influence leurs choix en matière d’épargne et de placement.
La sécurité et la rentabilité restent les critères clés en matière de placements financiers
Toutefois, les critères ESG ne sont pas les plus importants aux yeux des épargnants. En effet, la sécurité et la rentabilité sont toujours les critères clés en matière de choix de placements financiers, loin devant les dimensions environnementales, sociales ou solidaires. Ainsi, les trois premiers critères en matière d’épargne sont la sécurité du placement (pour 71 % des personnes interrogées), la rentabilité du produit (60 %) et la disponibilité du placement (53 %). Le critère de durabilité est important pour seulement 26 % des épargnants, derrière la simplicité du produit (46 %), la réputation de l’établissement (34 %), l’avis du conseiller (27 %) et la rapidité du gain possible (27 %).
La constitution d’une épargne de précaution reste le premier objectif recherché dans les placements financiers (61 %), suivi de la constitution d’un capital (46 %) et de la préparation à la retraite (31 %). Contribuer et agir pour le développement durable est un objectif prioritaire dans seulement 7 % des cas, derrière le soutien à l’économie Française (8 %) ou encore la défiscalisation (14 %).
La connaissance de l’épargne responsable se renforce mais son image se dégrade légèrement
Avec 57 %, la part de Français en mesure de qualifier spontanément les placements responsables ou durables s’est légèrement améliorée. Toutefois, cette connaissance demeure floue : si 66% des Français déclarent connaitre l’existence des placements « responsables » ou « durables », seulement 13 % d’entre eux connaissent précisément.
Le réel impact de ces placements est souvent questionné : 58 % des Français pensent que les placements durables ne le sont jamais totalement et 52 % qu’il s’agit d’un phénomène de mode. Néanmoins, ils sont 56 % à penser que ces placements sont devenus essentiels dans le contexte environnemental actuel et 46 % qu’ils ont un impact réel sur la qualité de l’environnement dans lequel nous vivons.
Les placements responsables sont également moins bien perçus sur les critères de risque et de performance : 46 % pensent qu’ils sont moins performants et 42 % qu’ils sont plus risqués.
La connaissance et l’image véhiculée par les placements responsables continuent d’être peu soutenues par les labels, qui demeurent relativement peu connus : par exemple, seulement 29 % des personnes interrogées ont entendu parler du label ISR. Une fois connus, les labels génèrent un niveau de confiance souvent modéré, en raison d’un manque de transparence et de clarté (pour 31 % des personnes interrogées, en hausse de 11 points en 2 ans). Ce constat s’est aggravé en l’espace de 2 ans.
Un écart générationnel important
Enfin, 44 % des Français pensent que les placements ESG sont intéressants, avec un écart générationnel important : ils sont 58 % chez les moins de 35 ans et même 61 % chez les 18-24 ans. Toutefois, parmi ces 44 % de Français, 74 % ne détiennent pas de placement durable ou responsable.
Près d’un Français sur 5 déclare détenir un ou plusieurs placements en lien avec le développement durable. Les moins de 35 ans sont les plus nombreux à juger ces placements intéressants et représentent la moitié des investisseurs ayant souscrit à des fonds durables depuis 2022.