Article écrit le 20/12/2017
De nombreuses mesures votées dans le cadre du budget 2018 vont affecter, à la hausse ou à la baisse, le pouvoir d’achat des ménages.
Selon une étude de l’INSEE, sur l’année 2018, la combinaison de ces hausses et de ces baisses augmenterait les prélèvements obligatoires sur les ménages d’environ 4,5 milliards d’euros, ce qui ôterait –0,3 point à l’évolution du pouvoir d’achat des français.
Il faudrait attendre le quatrième trimestre 2018 pour que la contribution de ces mesures à l’évolution du pouvoir d’achat se fasse réellement ressentir de manière positive.
Les mesures qui vont impacter à la hausse ou à la baisse le pouvoir d’achat des ménages en 2018
La CSG va être augmentée de 1,7 point le 1er janvier. En contrepartie, les cotisations des salariés et non-salariés vont être abaissées.
Trois impôts directs vont fortement baisser : la taxe d’habitation, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), transformé en impôt sur la fortune immobilière (IFI), ainsi que la flat tax (ou PFU – Prélèvement Forfaitaire Unique) sur les revenus du capital.
Le crédit d’impôt pour l’emploi de personnes à domicile sera étendu aux inactifs peu ou pas imposés, sur la base des dépenses engagées en 2017.
Côté fiscalité indirecte, le prix du tabac augmentera au quatrième trimestre 2017 puis en mars 2018, et les prix de l’énergie en janvier 2018.
Ces mesures interviendront à des périodes différentes de l’année, si bien que le pouvoir d’achat des ménages dépendrait fortement du calendrier fiscal en 2018.
En moyenne sur l’année 2018, les prélèvements obligatoires sur les ménages augmenteraient légèrement
En moyenne sur l’année 2018, les prélèvements obligatoires sur les ménages augmenteraient légèrement, notamment sous l’effet de la fiscalité indirecte.
Les hausses du taux de CSG et de la fiscalité sur le tabac et l’énergie seraient en grande partie compensées, sur l’ensemble de l’année 2018, par les mesures programmées pour les salariés et les indépendants.
D’une part, le revenu disponible brut des ménages diminuerait de 20,4 milliards d’euros avec la hausse de la CSG. Les hausses de prix (tabac, énergie) pèseraient quant à elles à hauteur de 0,5 point sur le pouvoir d’achat. À l’inverse, les ménages recevraient environ 24,4.milliards d’euros, avec les allègements des cotisations et contributions sur les revenus d’activité, la baisse de l’ISF et la mise en place de la flat tax, la baisse de la taxe d’habitation, ainsi que la généralisation du crédit d’impôt pour l’emploi à domicile.
Mais au total sur l’année 2018, la combinaison de ces hausses et de ces baisses augmenterait les prélèvements obligatoires sur les ménages d’environ 4,5 milliards d’euros, ce qui ôterait –0,3 point à l’évolution du pouvoir d’achat.
Il faudrait attendre le 4ième trimestre pour voir un effet positif sur l’évolution du pouvoir d’achat
Ceci s’explique par le calendrier de mise en oeuvre des différentes mesures : les hausses de prélèvements seraient concentrées au 1er semestre alors qu’une partie des baisses n’interviendrait qu’en fin d’année. La hausse de la CSG serait mise en ouevre dès le 1er janvier, alors que la baisse des cotisations salariales des salariés du privé serait mise en œuvre en deux temps ; la diminution de la fiscalité sur les revenus du patrimoine aurait un effet au deuxième trimestre pour l’ISF et s’étalerait sur l’ensemble de l’année pour la flat tax.
Ainsi, la contribution de ces mesures à l’évolution du pouvoir d’achat des français serait négative au premier trimestre 2018 et pèserait – 0,7 point. La contribution serait légèrement positive à partir du deuxième trimestre avec + 0,1 point et + 0,2 point au troisième trimestre. Il faudrait attendre le quatrième trimestre pour que la contribution de ces mesures à l’évolution du pouvoir d’achat des français se fasse réellement ressentir, avec + 1 point.
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