Article écrit le 01/12/2017
De grandes monnaies à travers l’histoire ont généralement accompagné de grands empires. Le bitcoin est une nouvelle monnaie virtuelle qui divise, entre ceux qui y voient une révolution et ceux qui, comme la Banque de France, y voient un risque financier certain. Le bitcoin : future monnaie de l’empire du numérique ou escroquerie ?
De grandes monnaies à travers l’histoire ont généralement accompagné de grands empires
L’empire romain : le sesterce du IIIème siècle avant JC jusqu’au IIIème siècle après JC
La renaissance italienne : le florin (1252) ou le ducat (1282) pendant 300 ans
L’écu d’or de Saint Louis (1263) pendant 400 ans
Le saint emprire germanique : le thaler (1559) pendant 400 ans
Livre sterling, XIIème siècle, plus vieille monnaie en circulation
Le dollar depuis 1792
Les critères d’aujourd’hui pour être une monnaie internationale et pour créer de la confiance
Taille significative de l’économie
Stabilité économique et financière
Une banque centrale
Être un moyen de paiement international
Convertible en or ou dans d’autres monnaies
Servir de réserves
Pour être internationale et créer de la confiance, une monnaie doit être entièrement convertible : elle doit pouvoir être librement échangée, elle doit permettre d’acheter des biens et des services partout dans le monde et aucune restriction gouvernementale ne doit en limiter les échanges. Il existe dans le monde moins d’une vingtaine de devises entièrement convertibles.
Ce doit être une monnaie massivement présente dans les transactions internationales et capable de fournir des liquidités à l’ensemble des pays du monde.
La sécurité et la pérennité de la monnaie doivent être assurées par tous les moyens.
Le bitcoin : future monnaie de l’empire du numérique ou escroquerie ?
Un moyen de paiement international
Le bitcoin est une monnaie qui permet d’effectuer des transactions de personne à personne dans le monde entier, sans aucun intermédiaire. Le bitcoin n’a pas besoin de banques pour traiter les transactions, les frais sont donc bien moins importants que ceux de Visa, Mastercard ou Paypal.
Sécurité
Le bitcoin est une monnaie virtuelle sécurisée par des algorithmes complexes. Le bitcoin a été créé en 2008 par Satoshi Nakamoto (un pseudonyme qui pourrait regrouper un collectif de développeurs informatique) selon un algorithme complexe qui garantit la sécurité et l’authenticité des transactions.
Taille
Il s’échange chaque jour l’équivalent de 750 millions de dollars en bitcoin. Ce sont plus de 500 000 transactions au quotidien et une capitalisation globale qui dépasse les 250 milliards de dollars.
Un système centralisé mais pas de banque centrale
C’est une monnaie qui n’a pas besoin d’une banque centrale pour créer de nouveaux bitcoins. La quantité de monnaie créée par le système est limitée par le programme à 21 millions de bitcoins et la monnaie est créée selon un rythme défini à l’avance. Il n’y a donc pas de politique inflationniste.
Stabilité et pérennité ?
Le prix du bitcoin est déterminé par l’offre et la demande. Lorsque la demande pour les bitcoins augmente, le prix augmente et lorsque la demande diminue, le prix diminue. Les détenteurs de bitcoins ne peuvent les vendre que si d’autres utilisateurs souhaitent en acquérir. Par conséquent, le prix du bitcoin est très volatil : il valait 1 cent en 2010, 5 000 dollars il y a deux mois, 10 000 dollars aujourd’hui … Le système peut donc à tout moment s’effondrer …
Confiance ?
Le bitcoin évolue hors d’un cadre légal défini. Il n’y a pas de cadre juridique protecteur lors d’un achat avec des bitcoins. Il n’y a pas de protection en cas ou de pertes suite à la cessation d’activité d’une plateforme qui gère l’échange ou le stockage des bitcoins (cela s’est déjà produit : une des principales plateformes a purement et simplement disparu du jour au lendemain). Il n’y a pas de garantie de remboursement et de recours en cas de vol de bitcoins …
Les transactions sont anonymes, mais elles sont librement consutables par tous. Il n’y a pas de contrôle sur la nature des fonds utilisés pour l’achat de bitcoins et donc pas de contrôle sur des liens éventuels avec des activités criminelles (blanchiment d’argent, financement du terrorisme…).