Article écrit le 04/07/2017
Le discours de politique générale du Premier Ministre Édouard Philippe à l’Assemblée Nationale était très attendu. Publié il y a quelques jours, le rapport de la Cour des Comptes qui met en exergue un dérapage budgétaire de 8 milliards d’euros, avait jeté un doute sur la capacité d’Emmanuel Macron à mettre en oeuvre son programme, notamment en ce qui concerne les mesures qui impactent le patrimoine et les placements : augmentation de la CSG, flat tax, réforme de l’ISF, réforme des retraites, taxe d’habitation …
Dérapage budgétaire : « les contribuables ne seront pas la variable d’ajustement du budget »
Edouard Phiippe a tout d’abord rappelé les conclusions du rapport de la Cour des Comptes qui chiffre à près de 8 milliards d’euros les dépenses non financées sur le budget 2017.
La dette de l’État français s’élève à 2 147 milliards d’euros, et tous les ans, la France doit rembourser 42 milliards d’euros d’intérêts, soit plus que le budget de la défense nationale ou encore 5 fois plus que le budget de la justice.
Pour Édouard Phiippe, « la dette est un volcan qui gronde de plus en plus fort ». Si une nouvelle crise survenait, la France serait mise gravement en difficulté. Par exemple, si les taux d’intérêts ne remontaient que d’un point, c’est l’équivalent du budget de l’enseignement supérieur qui partirait en fumée.
Le Premier Ministre a rappelé que l’effort de réduction des dépenses avait déjà été fait par les autres pays européens et a affirmé sa volonté de ramener le niveau de la dette française en dessous des 3% du PIB dès 2017.
Pour y parvenir, Edouard Philippe se refuse de faire des contribuables « la variables d’ajustement du budget », annonçant au contraire que les prélèvements obligatoires baisseront de 20 milliards d’euros d’ici 2022.
Il compte plutôt actionner 3 leviers : stopper l’inflation de la masse salariale du secteur public, qui représente le quart de nos dépenses publiques, remettre en cause certaines missions et repenser les politiques publiques, comme par exemple l’aide au logement, qui ne donnent pas suffisamment de résultats.
Les réformes annoncées par Emmanuel Macron seront bien mises en oeuvre, mais parfois avec retard
Hausse de la CSG
La suppression des cotisations salariales sur l’assurance maladie et l’assurance chômage, financée par une hausse de 1,7 point de la CSG sera mise en place dès 2018. D’après Edouard Philippe, cette mesure représenterait un gain de 250 € par an pour un salariés payé au SMIC.
Flat tax et réforme de l’ISF
L’impôt de solidarité sur la fortune sera resserré autour du seul patrimoine immobilier, la réforme sera votée dès cette année et entrera en vigueur en 2019.
La réforme de la fiscalité du patrimoine sera complétée par la mise en place d’un taux de prélèvement unique (flat tax) d’environ 30% sur les revenus de l’épargne.
La réforme des retraites
La rénovation du système de retraites pour le rendre « plus juste et plus transparent, pour qu’un euro cotisé ouvre les mêmes droits pour tous » fera l’objet d’un diagnostic, de concertations et de négociations. Le cadre de la réforme sera fixé fin 2018.
La réforme de la taxe d’habitation
La suppression de la taxe d’haibitation pour 80% des français sera mise en oeuvre à l’horizon 2022 au lieu de 2018 prévu initialement.
En conclusion
Les salariés des classes moyennes sortent gagnants et voient leur pouvoir d’achat s’améliorer. En revanche, avec la hausse de la CSG, les retraités sont les grands perdants.
Li’immobilier sera pénalisé : l’ISF se transforme en impôt sur la fortune immobilière et les revenus issus de l’immobilier n’entreront pas dans le champ de la flat tax.
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