Article écrit le 10/11/2018 – Par V Blondin – Crédit photo : Fotolia
Lancée en 2012, la plateforme de crowdfunding SmartAngels était une des pionnières du crowdequity. Son président, Benoit Bazzocchi vient d’annoncer l’arrêt de cette activité.
Le secteur du crowdfunding dans une mauvaise passe
Le financement participatif traverse décidément une mauvaise passe.
La branche crowdlending (c’est à dire le prêt participatif aux petites entreprises) vient de voir Unilend, un de ses pionniers, mettre la clé sous la porte. L’activité est également dans le viseur de l’association de consommateurs UFC – Que Choisir, qui met en garde les épargnants et demande aux pouvoirs publics une réglementation plus stricte.
Avec SmartAngels, cette fois-ci, c’est la branche crowdequity qui est touchée.
Le crowdequity, encore appelé investissement participatif, c’est l’association d’un grand nombre de personnes investissant un petit montant, permettant ainsi à de petites entreprises de trouver les fonds nécessaires au développement de leur projet. Par l’intermédiaire d’une plateforme, un particulier peut investir dans une start-up ou une PME et, en échange, en devenir actionnaire.
Essoufflement du marché du crowdequity
L’essoufflement du marché du crowdequity serait la cause de cet abandon : « La baisse des volumes du marché depuis plusieurs trimestres ne nous permet pas de continuer cette activité » explique Benoit Bazzocchi dans le journal Les Echos.
En effet, selon le baromètre KPMG du crowdfunding, la collecte de fonds, qui a atteint 57 millions d’euros en 2017, a diminué de 15% l’année dernière et a chuté de 50% au premier semestre 2018 (par rapport au premier semestre 2017).
Des évolutions fiscales peu favorables
Par ailleurs, « les évolutions fiscales et le modèle réglementaire inadapté offrent peu de perspectives favorables au marché de l’equity crowdfunding », explique le président de SmartAngels.
La suppression de l’ISF serait un des facteurs de l’essoufflement de ce marché. Avec l’ISF, les contribuables qui investissaient dans une PME de croissance pouvaient réduire leur ISF à hauteur de 50% de leur investissement, dans la limite de 90 000 euros (soit une réduction maximale de 45 000 euros). Avec l’IFI (l’impôt sur la fortune immobilière), cet avantage fiscal a disparu.
Les investisseurs ayant utilisé la plateforme « restent complètement propriétaires de leurs titres, il n’y a aucun danger particulier sur leurs fonds », a indiqué Benoît Bazzocchi dans Les Echos.
SmartAngels va désormais recentrer son activité sur la gestion dématérialisée de titres financiers non cotés, avec pour objectif de rendre l’investissement dans les entreprises non cotées aussi simple que l’investissement en bourse.
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