Article écrit le 07/09/2019 – Par Mingzi – Crédit photo : Fotolia
L’AMF a mené 110 visites mystère auprès de conseillers en investissement. Bien qu’en progrès sur de nombreux points, il en ressort que l’information délivrée sur les frais est insuffisante, ce qui est « préjudiciable pour les épargnants ».
Afin d’avoir une vision concrète des pratiques commerciales des conseillers en situation de conseil en investissement, l’AMF (Autorité des marchés financiers) a effectué 110 visites mystère entre décembre 2018 et février 2019 dans les agences de 11 grandes banques de réseau. Elle a livré sa synthèse des résultats le 2 septembre.
Lors de ses visites mystère, l’AMF a testé deux profils clients : celui venant solliciter des conseils pour investir 70 000 € à la suite d’une donation et celui souhaitant ouvrir un compte de dépôt, effectuer un versement et souscrire un produit financier.
Un questionnement satisfaisant sauf sur l’expérience et les connaissances en matière financière
D’une manière générale, l’AMF constate que le questionnement des conseillers leur permettant d’appréhender la situation et le patrimoine du client, s’est globalement amélioré, même si le questionnement spécifique sur l’expérience et les connaissances en matière financière reste parfois insuffisant. Elle estime que des progrès restent à faire dans ce domaine.
Des propositions commerciales toujours plus nombreuses
L’AMF note également que le nombre de propositions commerciales, déjà important lors des campagnes précédentes, a continué d’augmenter : 3,6 produits ont été proposés en moyenne contre 3,1 en 2015.
L’assurance vie, proposé par 90% des conseillers, reste l’enveloppe fiscale incontournable même si le PEA continue sa « percée ». La « pierre papier » (SCPI, OPCI) est devenue désormais le produit financier le plus proposé, avec parfois des montages sophistiqués (SCPI en démembrement de parts). L’épargne financière n’a jamais autant été mise en avant, en raison du contexte de taux bas. Le service de gestion sous mandat est désormais fortement promu. En revanche, les produits ISR ont été faiblement mis en avant par les conseillers.
L’information est insuffisante sur les frais, ce qui est « préjudiciable pour les épargnants »
Lors de ses visites mystère, l’AMF a constaté que moins de la moitié des conseillers présentent les frais liés aux enveloppes ou aux instruments financiers. Selon l’organisme, il s’agit là d’un « sujet préoccupant » et « préjudiciable pour les épargnants ». En effet, les frais de gestion sont en général peu visibles de l’épargnant car les performances communiquées sont nettes de frais de gestion. Pourtant, ils peuvent s’avérer onéreux dans la durée car ils sont récurrents (annuels). Par exemple, s’agissant des unités de compte sur un contrat d’assurance vie, des frais (jusqu’à 3%) sont prélevés par la société de gestion du fonds. Il faut également y ajouter les frais de gestion du contrat qui peuvent varier de 0,5% à 1,20%.
Un niveau de conseil satisfaisant
Les visiteurs mystère se disent satisfaits du niveau d’écoute et d’expertise du conseiller dans 80% des cas. Généralement, le conseiller propose un second rendez-vous (80% des cas contre 55% en 2015).
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