Article écrit le 21/10/2018
La BCE alerte les pays de l’Union européenne sur les dommages économiques que représente le vieillissement de leur population et les invite à prendre les mesures nécessaires.
« Alors qu’on compte aujourd’hui un retraité pour trois actifs, cette proportion va passer à un pour deux d’ici 2070 », a déclaré l’économiste en chef de la BCE (Banque centrale européenne), Peter Praet, lors d’une conférence à Madrid. D’ici 2030, toute la génération du « baby-boom » de l’après-guerre sera entièrement à la retraite.
L’économite de la BCE alerte les pays de l’Union européenne (UE) sur le défi majeur que va représenter le vieillissement de leur population et les invite à prendre les mesures nécessaires pour en atténuer les effets. Selon la BCE, s’ils ne font rien, les pays s’exposent à de graves dommages économiques.
Quelles conséquences économiques ?
Selon Peter Praet, le viellissement de la population se traduira par des dépenses plus élevées pour la prise en charge de la vieillesse, laissant par conséquent moins de marges de manœuvre budgétaires pour parer aux futures difficultés économiques.
Si rien n’est fait, le niveau de la dette au sein des 19 pays de la zone euro pourrait atteindre « largement les 100% » du PIB en moyenne, a-t-il expliqué, un niveau d’endettement qui n’est supportable que si les taux d’intérêt restent bas …
Autre conséquence : une population plus âgée entraînant une réduction de l’offre de travail et un ralentissement des gains de productivité, la croissance et les taux d’intérêt resteront bas. La politique monétaire, principal levier utilisé par les banques centrales pour relancer l’économie, deviendrait alors inopérant. « Les récessions pourraient durer plus longtemps et les phases de reprise pourraient être plus lentes et moins profondes, avec un risque accru tout du long de manquer l’objectif », a expliqué Peter Praet.
Quelles mesures faut-il prendre ?
Selon l’économiste, la balle est dans le camp des pays de l’UE : « la responsabilité de s’attaquer aux forces qui amenuisent la croissance potentielle incombe aux politiques structurelles et non à la politique monétaire ». Il invite les pays à prendre des mesures pour corriger leurs « inefficacités structurelles économiques et financières » et prévient qu’il « faut être prudent sur le fait de compter sur les banques centrales ».
Selon M Praet, les gouvernements devraient en priorité réformer les systèmes de sécurité sociale et réduire leurs dépenses. Les réponses pourront varier selon les « préférences sociétales » des pays, entre privatisation des systèmes de retraite, accession plus tardive à la retraite ou relèvement des cotisations, précise t’il.
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