Article écrit le 27/07/2019 – Par Mingzi – Crédit photo : Fotolia
Selon le baromètre annuel de l’assurance vie Good Value for Money (GVfM), l’encours de l’assurance vie tend à se concentrer sur la clientèle patrimoniale, au détriment de la clientèle « grand public ». Explications.
Selon le baromètre GVfM, en 2018, la moitié (51%) de l’encours de l’assurance vie était détenu par une clientèle patrimoniale (soit 10% des ménages français), alors que cette proportion n’était que de 44,6 % en 2012. Par ailleurs, plus de 60% de la collecte brute de l’assurance vie en 2018 a été réalisée par cette clientèle aisée. Pourquoi une telle évolution ?
La collecte sur le fonds en euros pose un problème aux assureurs
«La collecte sur le fonds euros, qui représente encore 76 % de la collecte brute en 2018, pose un problème aux assureurs en période de taux extrêmement bas», explique Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet GVfM, dans Le Figaro.
En effet, les fonds en euros classiques sont investis à 81% en obligations. Or, les taux de rendement de ces actifs sont dramatiquement bas. En juin 2019, le taux moyen des emprunts d’État (à long terme) s’est établi à seulement 0,14%. Le rendement d’une obligation d’État français à 10 ans est même négatif (- 0,126%). Côté corporate, le taux moyen des obligations des sociétés privées était de 0,97% au second semestre 2018.
En 2018, les fonds en euros ont rapporté en moyenne 1,80% (source FFA – Fédération française des assurances). La diversification de la gestion financière des fonds en euros vers des actifs plus performants (les fonds en euros sont composés en moyenne de 8% d’actions et 6% d’immobilier) et les réserves constituées par les par les assureurs (évaluées à 3,83% des encours) ont permis jusqu’ici d’amortir la baisse des taux. Mais l’année 2019 devrait se caractériser par une « baisse relativement conséquente » selon le GVfM qui anticipe un taux moyen des fonds en euros pour 2019 entre 1,40% et1,50%.
Des mesures pour limiter la collecte en fonds en euros
Depuis plusieurs années, les assureurs prennent des mesures afin de limiter l’abondance de la collecte en fonds en euros.
Certains bancassureurs offrent une rémunération bonifiée de leur fonds en euros en contrepartie d’un versement d’une partie de l’épargne en unités de compte. Pour les compagnies d’assurance vie, les unités de compte sont plus rémunératrices que les fonds en euros et mobilisent moins de fonds propres.
D’une manière générale, ils orientent leur clientèle « grand public » vers d’autres solutions d’épargne garantie comme par exemple le livret A. En effet, l’écart de rémunération des fonds en euros et du livret A (0,75%, non fiscalisé) tend à se réduire un peu plus chaque année.
Par ailleurs, ils misent de plus en plus sur la clientèle aisée. Avec une surface patrimoniale plus importante que celle de la clientèle « grand public », cette population est plus à même d’investir sur les unités de compte, plus risquées mais potentiellement plus performantes.
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