Article écrit le 23/09/2018
Le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé en mars dernier que le gouvernement allait « corriger le dispositif » de hausse de la CSG pour 100 000 ménages dont le revenu fiscal de référence se situe « juste au-dessus » du seuil qui déclenche l’augmentation de la CSG. Finalement 300 000 retraités seront exemptés d’augmentation de la CSG à partir de l’an prochain.
En quoi consiste la hausse de la CSG ?
La hausse de la CSG de 1,7 point touche depuis le 1er janvier 2018 l’ensemble des français à l’exception des retraités les plus modestes (pension nette mensuelle de moins de 1 289 € pour un retraité de moins de 65 ans et de moins de 1 394 € pour un retraité bénéficiant de l’abattement supplémentaire pour les plus de 65 ans) et des chômeurs. Le taux de la CSG est ainsi porté à 9,2% pour les revenus d’activités, à 9,9% pour les revenus de placement et à 8,3% pour les pensions de retraite.
En contrepartie, cette hausse permet de financer la suppression des cotisations salariales chômage et maladie pour les salariés du secteur privé (soit 3,15% du salaire brut) et un dispositif équivalent pour les fonctionnaires et les indépendants.
Le cas des retraités
Pour une pension de retraite mensuelle de 1 500 €, la hausse de la CSG représente une perte de revenus de 25 € par mois soit 300 € par an.
Seuls les retraités dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 14 404 euros par an (pour une personne seule) paient la nouvelle CSG à taux plein, soit la moitié des retraités. Les autres sont soit totalement exonérés de CSG, soit soumis à un taux réduit de 3,8 % qui n’a pas augmenté avec la réforme.
Selon Emmanuel Macron, en mettant à contribution les retraités, cette mesure permet de rendre le financement de la protection sociale plus « universel ».
Suppression de la taxe d’habitation pour les retraités les plus modestes
Mais face au mécontentement des retraités, le gouvernement a prévu un allègement de la taxe d’habitation pour compenser cette hausse de la CSG. Ainsi, la taxe d’habitation sera progressivement supprimée pour les retraités percevant une pension inférieure à 2 500 € par mois (4 000 € pour un couple).
Mais cela n’a pas suffit à calmer certains retraités qui avaient manifesté à Paris. Le Président qui tient son cap avait alors déclaré : « On a baissé de 30% les cotisations salariales pour que les gens qui travaillent puissent payer vos retraites », « j’assume ».
Néanmoins, le Premier Ministre Edouard Philippe avait annoncé en mars dernier que le gouvernement allait « corriger le dispositif » pour 100 000 ménages dont le revenu fiscal de référence se situe « juste au-dessus » du seuil qui déclenche l’augmentation de la CSG.
300 000 retraités seront exemptés d’augmentation de la CSG à partir de l’an prochain
Finalement le Premier ministre vient d’annoncer que 300 000 retraités seront exemptés d’augmentation de la CSG à partir de l’an prochain.
Après avoir décidé un quasi-gel des pensions pour les deux années à venir, Edouard Philippe, a annoncé que 300 000 retraités (sur les 7,5 millions de retraités concernés par la hausse de la CSG) seront exemptés d’augmentation de la CSG dans les années qui viennent. Cela qui représente un « effort de 350 millions d’euros » par an pour les finances publiques.
Le premier ministre a également expliqué qu’« il faudra être passé pendant deux ans en continu au-dessus du seuil arrêté l’année passée pour être frappé par cette augmentation de la CSG », cela afin de ne pas pénaliser les retraités qui ne « s’enrichissent pas de manière pérenne ».
Par exemple, si le retraité dépasse le seuil parce qu’il se met à percevoir des revenus locatifs, la pension pourra être soumise à la CSG à 8,3%, mais seulement au bout de deux ans. Par conséquent, « en janvier 2019, personne ne franchira le seuil du taux plein » chez les retraités, explique t’il.
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